À Claude II Belin, le 27 novembre 1638, note 8.
Note [8]

« même contre le gré des dieux ».

Codex medicamentarius, seu Pharmacopœa Parisiensis. Ex mandato Facultatis Medicinæ Parisiensis in lucem edita M. Philippo Harduin de S. Jacques Decano.

[Codex des médicaments, ou Pharmacopée {a} de Paris. Édité sur mandat de la Faculté de médecine de Paris par M. Philippe Hardouin de Saint-Jacques, {b} doyen]. {c}


  1. Ou antidotaire, v. note [3], lettre 15.

  2. Philippe ii Hardouin de Saint-Jacques, v. note [15], lettre 54.

  3. Paris, Olivier de Varennes, 1638, in‑4o de 128 pages.

Au goût amer de Guy Patin, ce livre avait l’immense défaut d’approuver le vin émétique d’antimoine (v. note [7], lettre 122, dont la formule se lit page 40 :

Vinum Emeticum.

℞. Stibiii optimi                            Libram unam.
    Nitri purissimi tantundem.
Pulverentur seorcim, dein commisceantur et conijciantur in mortarium æneum vel ferreum, mox iniecta pruna vel ferro candente materia incendatur, quæ cum fragore et strepitu exuretur, superposita trium digitorum intervallo patella ferrea, donec stridor cessaverit.
Materia metallica instar vitri fusi fusce rubens separetur ab impura crassitie, et a nitro crustam albicantem referente, et ter aqua tepida lavetur. Cuius stibij ut iam dictum est præparati.
℞. Unciam unam.
     Infunde in vini albi libris duabus, per duos tresve dies, vel plures
.

[Vin émétique.

Prenez une livre du meilleur antimoine ;
    et autant du salpêtre le plus pur.
Réduisez-les séparément en poudre, puis mélangez-les et jetez-les ensemble dans un mortier de bronze ou de fer ; brûlez-les ensuite avec braise incandescente ou fer rouge ; quand la matière se consume avec déflagrations et explosions, posez dessus un couvercle en fer jusqu’à dispartion du bruit.
Séparez du résidu impur et du salpêtre, qui forme une croûte blanchâtre, la matière métallique, qui rougeoie sombrement comme du verre en fusion ; puis lavez-la trois fois avec eau tiède.
Voilà ce qu’on appelle alors de l’antimoine préparé.
Prenez-en une once.
    Infusez-la dans deux livres de vin blanc pendant deux ou trois jours, voire plus].

Patin y est revenu dans des lettres ultérieures. Cette parution semait la graine de la guerre antimoniale de Paris, qui allait exploser en 1651 (v. note [13], lettre 271) pour ne s’achever qu’en 1666 (v. note [5], lettre 873).

La correspondance de Patin en a suivi tous les rebondissements (avec énormément de partialité). Son nom figure bien entendu, en son rang d’ancienneté (68e sur 110), dans le Catalogus Doctorum Regentium saluberrimæ Facultatis Medicinæ Parisiensis an. 1638 [Catalogue des docteurs régents de la très salubre Faculté de médecine de Paris en l’an 1638] qui est imprimé en tête de l’antidotaire. Le doyen était alors Simon Bazin (v. note [27], lettre 7), élu le 1er novembre 1638, successeur de Philippe ii Hardouin de Saint-Jacques (v. note [15], lettre 54).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 27 novembre 1638, note 8.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0044&cln=8

(Consulté le 06/11/2024)

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