À Charles Spon, le 8 octobre 1649

Note [19]

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, page 188) :

« Mardi matin, 5 octobre, encore assemblée de la noblesse opposante, que l’on appelle anti-tabouretiers, chez M. le marquis de Sourdis, lui absent et son fils, le marquis d’Alluyre, présent. »

Pour satisfaire aux exigences de Mme de Longueville, appuyée par son frère le prince de Condé, la cour avait accordé six tabourets aux épouses de certains nobles dont le rang ne justifiait pas un tel honneur : il fallait au moins être femme d’un duc et pair confirmé pour bénéficier d’un tabouret chez la reine pendant qu’elle tenait son cercle. Parmi les nouvelles élues se trouvaient Mmes de Marcillac (épouse du futur duc François de La Rochefoucauld, v. note [7], lettre 219) et de Pons (amie de Mme de Longueville ; v. note [12], lettre 214). La noblesse y trouva un prétexte pour s’échauffer et s’assembler régulièrement depuis le 1er octobre en nombre de plus en plus grand.

Journal de la Fronde (volume i, fos 107 ro‑108 ro) :

« la reine envoya dire {a} aux ducs et pairs et aux députés de la noblesse qu’elle ne toucherait point à cette affaire et ne donnerait aucun tabouret ni brevet de duc à personne jusqu’à la majorité. {b} […]

Le 5, les ducs et pairs continuèrent leurs assemblées dans l’hôtel de Chevreuse où M. de Beaufort se trouva, et la noblesse en nombre de 200 à 300 gentilshommes dans l’hôtel de Sourdis, pour délibérer sur la réponse qu’on leur avait faite de la part de la reine, dont n’étant point satisfaits et ne se contentant point de la parole de Sa Majesté, ils furent d’avis d’en tirer assurance par un arrêt du Conseil d’en haut contenant ladite réponse. Ce que leur ayant été refusé, ils résolurent de demander que tous les tabourets et autres prérogatives qui ont été donnés depuis 1643, tant au duc de Bouillon qu’autres qui en ont obtenu, fussent révoqués, que le tiers des bénéfices du royaume fût donné à la noblesse, et les fermiers et receveurs des gentilshommes fussent déchargés des tailles ; que toutes les charges de chez le roi fussent remplies par des nobles, avec quantité d’autres privilèges dont la noblesse a joui autrefois ; ce qui fait grand bruit à la cour, ces prérogatives ayant été signées de plus de 300 personnes et de M. de Beaufort le premier. »


  1. Le 4 octobre.

  2. Du roi (septembre 1651).


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 octobre 1649, note 19.

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(Consulté le 26/04/2024)

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