À Claude II Belin, le 3 mai 1653

Note [9]

Gilla (mot arabe signifiant sel) ou grillus (Trévoux) :

« vitriol {a} vomitif préparé par plusieurs opérations réitérées jusqu’à quatre fois. Ces opérations sont la dissolution dans de la rosée du mois de mai, {b} la filtration et la cristallisation. Si l’on n’a pas de rosée, il faut prendre de l’eau de pluie. Le gilla est bon pour les fièvres tierces et pour celles qui viennent de la corruption des humeurs de la première région ; {c} il tue les vers et résiste à la pourriture. La dose est depuis vingt grains jusqu’à une demi-drachme, qu’on prend dans un bouillon ou dans des eaux cordiales. »


  1. V. note [13], lettre 336.

  2. V. note [6], lettre 853.

  3. La première région était la tête, mais pouvait aussi désigner la partie haute et postérieure, dite sus-mésocolique, de l’abdomen : v. note [1], lettre 151.

L’Approbation des docteurs vient juste après le Privilège du roi dans les pièces liminaires de l’Orthodoxe… de Claude Germain :

« Nous soussignés, docteurs régents en la Faculté de médecine de l’Université de Paris et anciens doyens d’icelle, députés par son décret du 7e jour de mars dernier pour examiner un livre intitulé Orthodoxe ou Dialogue très nécessaire contre l’abus de l’antimoine, composé par Maître Claude Germain, docteur régent en ladite Faculté, nous l’avons jugé très digne d’être mis au jour après l’avoir lu avec grande satisfaction et examiné avec attention, et trouvé rempli de bonne et solide doctrine, laquelle lui acquiert autant légitimement la qualité ou nom d’iatrophile {a} que celui de philalèthe {b} lui est dû, ne dissimulant ses sentiments touchant les abus de l’antimoine ; lesquels étant reçus et considérés sans passion par ceux qui s’en servent avec trop de liberté, nous osons espérer qu’ils les réduiront à suivre la vraie, sûre et ancienne méthode de pratiquer la médecine, laquelle il enseigne comme vrai orthodoxe {c} et digne nourrisson de cette Faculté, qui a de tout temps conservé la pureté de la bonne médecine, l’a pratiquée suivant les préceptes d’Hippocrate et Galien, et < a > généreusement condamné les erreurs qu’on a tâché d’y introduire. Pour une entière recommandation de ce livre, il serait à désirer que notre auteur eût modéré la chaleur de sa plume, et n’eût recommandé le tartre vitriolé, le gilla vitrioli, le mercure précipité, non plus que l’antimoine ; ceux-là, ainsi que cetui-ci, empruntant leur malice de la chimie, laquelle il semble vouloir rendre plus recommandable qu’elle n’a été estimée ou recommandée par les plus célèbres personnages qui nous ont précédés en cette nôtre Faculté, la mémoire desquels ne périra jamais, quoique leurs noms aient perdu leurs places dans le catalogue de ses docteurs. Fait à Paris, ce lundi 8e jour d’avril 1652.

Merlet, Moreau. » {d}


  1. Celui qui aime la médecine.

  2. Celui qui aime la vérité.

  3. Conforme au dogme, contraire à l’hérésie.

  4. Jean Merlet et René Moreau.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 3 mai 1653, note 9.

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(Consulté le 18/04/2024)

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