À André Falconet, le 14 février 1662
Note [10]
« une tubercule cru dans les artères lisses du poumon. »
Tubercule cru est à comprendre comme un thrombus (solidification du sang dans les vaisseaux d’un individu vivant) ; si les artères lisses du poumon (v. note [15], lettre 433) se comprennent ici comme les artères pulmonaires (par opposition aux bronches, annelées), on peut évoquer une embolie pulmonaire : arrivée brutale dans le lit artériel pulmonaire d’un thrombus détaché d’une veine périphérique (phlébite), qui peut, entre autres, provoquer une syncope, voire une mort subite (v. note [15], lettre 554).
La lettre de François Rassyne date du 27 décembre 1656 détaille une splendide observation de thrombose veineuse iliaque du post-partum compliquée d’embolie pulmonaire mortelle.Par les « canaux du cœur bouchés » responsables de syncope, Guy Patin devait entendre l’artère pulmonaire, issue du ventricule droit et ses ramifications, et non l’aorte, issue du ventricule gauche, à laquelle il n’attachait pas d’importance puisque la circulation du sang ne l’a jamais convaincu.