À Johann Caspar I Bauhin, le 10 février 1633
Note [17]
« Voici quelques années, j’avais entendu dire qu’Emilio Parisano, médecin de Venise, préparait une critique des écrits de Riolan. Autant que nous sommes ici de malveillants à l’encontre de Riolan (et nous sommes nombreux, tant sont grandes la méchanceté et la cruauté de cet homme), nous avons attendu ce livre avec avidité ; mais cette vaine espérance a déçu l’attente des médecins. Peut-être Dieu produira-t-il pourtant autre chose, en corrigeant et réprimant, par son omniscience, l’arrogance de Riolan, avant qu’il ne quitte le monde des vivants. »
V. note [1], lettre 188, pour la Lapis Lydius de diaphragmate [Pierre de touche sur le diaphragme] de Parisano contre Jean ii Riolan, qui parut en 1635.
On éprouve de la peine, et même du dégoût et de la sidération, à lire de tels propos sous la plume de Guy Patin s’adressant à un éminent professeur de Bâle (dont le père, Caspar Bauhin, avait le défaut de n’être pas d’accord avec Riolan, v. note [25], lettre 146). Jean ii Riolan fut toute sa vie durant le maître sans doute despotique, mais au fond bienveillant, de Patin, qui mordait à belles dents, ici et ailleurs (v. note [20], lettre latine 5), la main qui l’avait aidé amicalement pendant ses études et qui l’aiderait encore en l’honorant de toute sa confiance : le faisant contribuer à l’écriture de ses ouvrages et, qui bien plus est, lui cédant, trois ans avant de mourir, sa chaire royale du Collège de France.