Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 3 manuscrit

Note [32]

« et aussi Scipion, dans Le Songe de Scipion de Cicéron (il s’agit de Publius Scipio Africanus Minor, qu’on a trouvé mort dans son lit). {a} Voyez à son sujet Scipion Dupleix, au tome 2 de son Histoire romaine, page 277 ; {b} et sur l’année climatérique, Henricus Rantzovius, en son Tractatus de Annis climactericis, pages 216 et suivantes. {c} Voyez aussi Louis Duret sur les Coaques d’Hippocrate, page 439. » {d}


  1. Publius Scipio Africanus Minor, Scipion l’Africain le Jeune, aussi appelé Scipion Émilien, homme politique romain, était le petit-fils adoptif de Scipion l’Africain l’Ancien (Major, v. note [4], lettre 561).

    Le Songe de Scipion est une méditation de Cicéron (dans le livre vi et dernier de son traité De Republica, en grande partie perdu aujourd’hui) sur les rêves prémonitoires. Scipion le Jeune voit son père en songe, qui lui annonce un brillant avenir, avec ce passage du chapitre vii :

    Nam cum ætas tua septenos octiens solis anfractus reditusque conuerterit duoque hi numeri, quorum uterque plenus alter altera de causa habetur, circuitu naturali summam tibi fatalem confecerint, in te unum atque in tuum nomen se tota convertet civitas ; te senatus, te omnes boni, te socii, te Latini intuebuntur ; tu eris unus, in quo nitatur civitatis salus, ac, ne multa, dictator rem publicam constituas oportet, si impias propinquorum manus effugeris.

    [Lorsque, depuis ta naissance, huit fois sept révolutions du soleil se seront accomplies, et que ces deux nombres, tous deux parfaits, mais chacun pour des raisons différentes, auront, par leur cours et leur rencontre naturelle, complété pour toi une somme fatale, la république tout entière se tournera vers toi, et invoquera le nom de Scipion ; c’est sur toi que se porteront les regards du sénat, des gens de bien, des alliés, des Latins ; sur toi seul reposera le salut de l’État ; enfin, dictateur, tu régénéreras la république, si tu peux échapper aux mains impies de tes proches].

  2. Scipion le Jeune ne dirigea pas la république romaine et mourut avant d’avoir atteint l’âge de 56 ans. Une relation de ses infortunes politiques et de sa mort se lit dans les trois derniers paragraphes du chapitre iv, livre xxii (pages 278‑279), de l’Histoire romaine de Scipion Dupleix (tome ii, 2e partie, Paris, 1638, v. note [17], lettre 34) :

    • ixGénéreux repars de Scipion l’Africain le Jeune, c’est-à-dire la « généreuse repartie » qu’il fit en apprenant l’assassinat de Tiberius Gracchus, tribun de la plèbe, en 133  av. J.‑C. (v. note [6], lettre 959), « S’il avait de mauvais desseins contre la République, j’estime qu’il a été justement tué » ;

    • xLa populace romaine conspire contre sa vie ;

    • xiIl est trouvé mort dans son lit, en 170  av. J.‑C., âgé d’environ 41 ans, soit assassiné (strangulation), soit suicidé (pendaison).

  3. Parmi maints autres ouvrages, Henricus Rantzovius (ou Ranzovius, Henrik ou Heinrich Rantzau ou Rantzow, 1526-1598), historien, géographe et astrologue danois, gouverneur du duché de Holstein, a publié (Leipzig, Georgius Defner, 1584, in‑4o de 470 pages) un fumeux ouvrage intitulé :

    Catalogus Imperatorum, Regum, ac Virorum illustrium, qui artem astrologicam amarunt, ornarunt et exercuerunt. Quibus addita sunt : Testimonia quæ ostendunt elementa, et quæ ex his constant corpora, perpetuo affici a corporibus cœlestibus… ; Astrologicæ quædam prædictiones veræ ac mirabiles omnium temporum… ; Tractatus de Annis climactericis, et periodis Imperiorum, una cum variis exemplis illustrium virorum, qui annis illis et præsertim anno ætatis suæ 49. 56. aut 63. mortem obiere : Unde perspicitur, quomodo periodi illæ circumactæ insignes in Imperiis et Respub. mutationes adferre soleant. Insuper versus nonnulli de Planetis mensiumque laboribus. Quæ omnia tam lectu iucunda, quam scitu necessaria sunt, olim ab autore illo collecta, et nunc denuo revisa, exemplis multis aucta, et in meliorem ordinem redacta, ac iterum a Theophilo Sylvio edita

    [Catalogue des empereurs, des rois et des hommes illustres qui ont aimé, honoré et exercé l’art astrologique. On y a ajouté : les Témoignages qui montrent les éléments, et les corps qui se constituent à partir d’eux et sont perpétuellement affectés par les astres… ; quelques Prédictions astrologiques véritables et admirées de tout temps… ; le Traité des Années climatériques et des périodes des empires, avec les divers exemples d’illustres personnages qui moururent à cet âge, particulièrement pour les 49e, 56 e et 63e années ; d’où l’on voit bien qu’à la révolution de ces périodes des changements remarquables ont coutume de survenir dans les empires et les républiques. Avec en outre, quelques vers sur les planètes et les souffrances de la menstruation. Le tout est d’agréable lecture et utile à connaître, a jadis été recueilli par l’auteur et se trouve maintenant réédité par Theophilus Sylvius, revu, augmenté de nombreux exemples et présenté en meilleur ordre].

    Dans cette édition, le fastidieux Traité des Années climatériques occupe les pages 225‑460 ; la liste chronologique des personnages morts dans leur 56e année d’âge occupe les pages 341‑354, allant de l’improbable Saturnus, fondateur de Babylone, à Cosme ier de Médicis, mort en 1574.

  4. Cette dernière phrase, écrite dans la marge, est très probablement une addition de Guy Patin. V. note [1], lettre latine 299, pour la critique de Louis Duret sur les années climatériques dans son édition commentée (Paris, 1588) des Prénotions coaques d’Hippocrate.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 3 manuscrit, note 32.

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(Consulté le 13/12/2024)

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