Outre le premier médecin, qu’on appelait archiatre, le service médical du roi comprenait quatre médecins par quartier (qui servaient chaque année un trimestre) et un nombre variable de « conseillers médecins ordinaires du roi » (où conseiller est à prendre dans le sens de consultant, plutôt que dans celui de personne ayant au moins une fois participé au Conseil du roi). Ceux-là servaient toute l’année, mais seulement en cas d’absence du médecin en quartier. Les quelques authentiques médecins ordinaires soignaient effectivement le roi ; ils payaient leur charge plusieurs dizaines de milliers de livres.
D’autres, en bien plus grand nombre portaient le titre de « conseiller médecin du roi », mais n’étaient à proprement parler que « médecins consultants du roi », office vénal et purement honorifique qui ne s’assortissait d’aucune pratique sur la personne du souverain, ni d’aucune rétribution, hormis une fort appréciable exemption de la taille (avec quelques privilèges comme celui de chasser sur ses terres). André Falconet et son fils Noël, Charles Spon ou Robert Patin attachaient ce titre à leur nom. Guy Patin ne s’en est jamais personnellement targué : il possédait pourtant cette charge (comme en attestent certaines pièces le concernant), mais sans doute la jugeait-il trop banale pour penser qu’elle rehausserait son renom ; il a écrit qu’en France, le nombre de ces médecins, qu’il appelait ad honores, était de quatre mille (v. note [8] de L’ultime procès de Théophraste Renaudot contre la Faculté de médecine de Paris).
Certains princes et princesses du sang jouissaient aussi des services d’un premier médecin et même de médecins par quartier.
En dehors de la Maison royale, le médecin ordinaire d’un homme bien nanti ou d’une institution, comme un collège ou un couvent, était son médecin traitant.
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