< L. 801.
> À André Falconet, le 2 décembre 1664 |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 2 décembre 1664
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0801 (Consulté le 17/09/2024) | ||||||||||||
Monsieur votre frère [2] m’a promis de vous envoyer une copie de la consultation [3][4] que nous avons faite ici par ordre de Monsieur le nonce. [5] Le mémoire de Rome est plaisant, obscur, mal fait, menteur, et peut-être fabuleux, [1] n’est-ce point pour voir ce que nous en dirons, car il y a des railleurs partout, et plus à Rome qu’ailleurs, à ce que j’apprends ? Ce qui me réjouit, après tant de peine que nous avons prise, est l’espérance de quelque bénédiction de notre Saint-Père. Nous nous sommes assemblés deux grandes fois pour lui donner satisfaction, et nous avons été traités, comme dit Meursius [6] de saint Côme [7] et saint Damien, [8] αναργυροι. [2] J’ai bien envie de savoir ce que le Saint-Père et les médecins de Rome diront de notre réponse, qui ne plaira pas à tout le monde. Je voudrais bien savoir aussi ce qui arrivera à cette femme. Rebuffi, [9] qui était un jurisconsulte natif de Montpellier, a écrit que Doctores de Sorbona vocantur Magistri nostri, quia nihil capiunt de suis responsionibus ; [3][10] on nous appellera aussi Magistri nostri, si tout le monde nous traite comme le pape. [11] La reine [12] n’a point eu l’extrême-onction, [13] et n’a point eu d’autre mal que la fièvre tierce [14] et sa couche ; [4] mais c’est qu’en ce pays-là les médecins font toutes les maladies grandes, quo pretiosius et famosius curent, [5] comme dit Tertullien ; [15] je vous prie de remarquer ces deux bons mots qui conviennent fort aux empiriques [16] d’aujourd’hui. Guénault [17] a déjà proposé le vin émétique, [18] mais M. Seguin [19] s’y est opposé et l’a empêché. Mitescit negotium D. Fouquet, [6][20] et j’en ai beaucoup meilleure espérance que ci-devant. Je voudrais que M. Anisson [21] fût hors d’affaire et de procès, afin qu’il pensât à mes beaux manuscrits de Gaspard Hofmann [22] comme il m’a promis ; mais quel est ce livre qu’il va imprimer de ce Laurentius ? [7][23] L’hiver ne doit point empêcher le lait d’ânesse [24] à mademoiselle votre femme, [25] sed sæpe debet purgari. [8][26] Je la salue de tout mon cœur, aussi bien que Messieurs vos deux fils, et suis de toute mon âme votre, etc. De Paris, ce 2d de décembre 1664. | |||||||||||||
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Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
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