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L. 805.
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À André Falconet, le 30 décembre 1664 |
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Il fait ici bien froid et ce qu’il y a de malades n’ont guère que des rhumatismes, [2] à quoi le vin nouveau [3] n’a pas peu contribué. La messe de minuit est cause que tout le monde parle de la comète, [4] qui a été vue de qui l’a voulu. Ils deviendront enrhumés pour avoir été dès les trois heures du matin sur le Pont-Neuf [5] pour la voir et puis après, s’en prendront à la comète. Pour moi, je ne crains rien de tout ce qu’on en prédit, il arrive assez de malheurs sans comète ; c’est pourquoi je passe volontiers dans l’avis d’Erycius Puteanus [6] et d’autres savants hommes qui, sur l’autorité de l’Écriture sainte, Ne craignez point les signes du Ciel, [1][7] prétendent que les comètes, comme simples météores, ne nous prédisent ni bien, ni mal. Nous n’avons que faire d’en craindre, il nous en viendra assez. On dit que le roi [8] a donné charge à un mathématicien fort savant d’en écrire, il se nomme M. Petit. [2][9] À peine y a-t-il jamais eu de comète plus remarquable que celle qui parut l’an 1572 [10] après le massacre de la Saint-Barthélemy, [11] laquelle dura 18 mois et ne disparut qu’au printemps de l’an 1574, un peu avant la mort du roi Charles ix. [12] M. de Thou, [13] Keckermann, [14] Tycho Brahe [15] et d’autres en ont fait mention. [3] M. de La Mothe Le Vayer, [16] pour se consoler de la mort de son fils unique, [4][17] s’est aujourd’hui remarié à 78 ans, [18] et a épousé la fille de M. de Harlay, [19][20] jadis ambassadeur à Constantinople, [21] laquelle a bien 40 ans. Elle était demeurée pour être sibylle ; [22] non invenit vatem, sed virum, sed vetulum, [5] Adieu. De Paris, ce 30e de décembre 1664. | |||||||
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Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À André Falconet, le 30 décembre 1664
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(Consulté le 13.04.2021)