L. française reçue 20.  >
De Martial Meynard de Favelou,
le 19 janvier 1657

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Martial Meynard de Favelou, le 19 janvier 1657

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9049

(Consulté le 12/11/2024)

 

Monsieur, [a][1][2]

J’ai reçu celle qu’il vous a plu m’honorer du 9e décembre dernier et pour réponse, je vous remercie bien humblement du bon souvenir pour une personne, laquelle n’a jusqu’à présent eu le bonheur de le pouvoir mériter. Je vous avais écrit au commencement d’octobre dernier [1] par un voiturier d’Orléans, débiteur de liards ; [2] mais à ce que j’ai pu découvrir, le petit paquet que je lui avais délivré lui a fait oublier la lettre. Je ne doute point que les gens de bien n’aient reçu grand déplaisir de la mort de six grands hommes de votre Faculté, principalement du bon, très sage et prudent M. Moreau [3] (auquel j’avais des obligations bien particulières) ; lesquels avant de mourir ont si heureusement travaillé à détruire cette maudite cabale d’antimoniaux [4] et empoisonneurs ; lesquels ne pouvant plus débiter leur drogue dans Paris (pour ne trouver leurré ignorant) la débitent encore au loin avec très mauvais succès. Car je vous peux assurer en bonne vérité que les poudres de scammonée [5] et d’antimoine que le Sr des Fougerais [6] a débitées en ses quartiers [3][7] pour disposer à l’usage de la poudre fébrifuge de la Chine, [8] et lesquelles poudres purgatives, par trois en trois doses, [4] avec la poudre de Chine, mises à prix de 24 livres tournois, bien loin d’avoir donné aucun soulagement à nos quartenaires, qu’au contraire, ils les ont mis en état de donner de l’exercice à leurs médecins ; et bien leur a servi d’avoir eu de bonnes forêts, ils sont bien marris de n’en avoir fait des pièces de cabinet. [5] Je ne sais si l’Encheiridium de M. Riolan, avec ses augmentations, a été imprimé. [6][9] Je serais bien aise de le pouvoir recouvrer, et tout ce qui sortira de ce grand homme, comme aussi s’il y avait quelque chose de nouveau de mérite ; ce que j’espère pouvoir obtenir par votre moyen, avec surcroît d’obligations. Le Sr Goudin, mon cousin, porteur de la présente, satisfera au tout, attendant de vous pouvoir écrire plus amplement dans ce carême prochain, et trouver quelque occasion pour faire paraître que je suis avec passion,

Monsieur,

votre plus humble et affectionné serviteur,

M. Meynard de Favelou.

De Limoges, [10] ce 19e janvier 1657.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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