À Claude II Belin, le 16 février 1635, note 1.
Note [1]

En 1635, s’ouvrait la guerre qui opposa la France aux Habsbourg d’Espagne jusqu’en 1659 (paix des Pyrénées). Le 6 septembre 1634, à Nördlingen, la coalition catholique des Habsbourg d’Autriche et d’Espagne avait écrasé l’union protestante germano-suédoise.

Mémoires du cardinal de Richelieu [1634] (page 566 de l’édition de Michaud et Poujoulat, tome 8 de la Nouvelle collection des mémoires…, 1838) :

« La nouvelle de cette défaite apporta d’autant plus d’étonnement que moins elle était espérée. Le cardinal {a} crut qu’il n’y avait rien qui pût causer plus de désavantage aux affaires du roi que de témoigner avoir le courage abattu pour ce mauvais succès, et représenta à Sa Majesté qu’il était certain que, si le parti {b} était tout à fait ruiné, l’effort de la puissance de la Maison d’Autriche tomberait sur la France ; qu’il était certain encore qu’après l’échec arrivé depuis peu, le parti ne pouvait subsister s’il n’était soutenu d’un secours présent et notable, et d’une espérance plus grande et d’un nom puissant […] ; qu’il était certain de plus que, bien que la France ne se déclarât pas en cette occasion, la Maison d’Autriche ne serait pas moins animée contre elle parce qu’elle estimerait que nulle autre cause ne l’en aurait empêchée que son imprudence, sa faiblesse ou sa crainte ; qu’il était certain encore que le pire conseil que la France pût prendre était de se conduire en sorte qu’elle pût demeurer seule à supporter l’effort {c} de l’empereur et de l’Espagne ; ce qui serait indubitable si elle ne recueillait et ne ralliait les restes de ce grand parti, qui avait subsisté depuis longtemps en Allemagne, par le moyen de quoi le pis qui lui pût arriver serait de soutenir pour un temps la dépense de la guerre d’Allemagne, et ce avec des princes qui y seraient intéressés et seraient de la partie ; au lieu qu’autrement il la faudrait soutenir dans le cœur de la France, sans l’assistance des princes dans les États desquels la guerre subsisterait longtemps. »


  1. Richelieu.

  2. Protestant.

  3. L’hostilité.

En janvier 1635, les Espagnols, forts de cette conjoncture, s’étaient attaqués aux Français en leur prenant Phillipsbourg, puis Spire et Landau. Le 26 mars, ils allaient envahir l’électorat de Trèves (v. note [30] du Grotiana 2), placé sous la protection du roi de France. Le 19 mai 1635, un héraut d’armes, officier gascon nommé Gratiollet, précédé d’un trompette, vint à Bruxelles porter au cardinal-infant (frère benjamin d’Anne d’Autriche, v. note [13], lettre 23) la déclaration de guerre de la France à l’Espagne. Les hostilités commencèrent par un succès français, à Avein, en Luxembourg, le 20 mai ; puis ce fut le désastre de Corbie, tombée entre les mains des Espagnols le 15 août, qui s’approchèrent dès lors dangereusement de Paris.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 16 février 1635, note 1.

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(Consulté le 14/10/2024)

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