L. 20.  >
À Claude II Belin,
le 16 février 1635

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 16 février 1635

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0020

(Consulté le 25/04/2024)

 

Monsieur, [a][1][1][2]

Je vous demande mille fois pardon de ce que j’ai été si négligent et si paresseux à vous écrire depuis tant de temps. Je vous prie de n’en attribuer la cause à aucun refroidissement de ma part en votre endroit ; envers vous, dis-je, auquel je me confesse avoir tant d’obligations que je perds l’espérance de m’en pouvoir jamais acquitter ; mais seulement à ma négligence qui m’est tellement naturelle que je ne puis chasser de moi comme je voudrais cet importun hôte domestique, [2] qui m’empêche à toute heure de m’acquitter de mon devoir envers mes bons amis, parmi lesquels je vous fais tenir le premier rang pour la grande affection que m’avez tant de fois témoignée, sans aucun mien mérite, et pour toutes les obligations que j’ai à votre bon naturel. Après donc vous avoir supplié de m’excuser le passé, je vous dirai, en commençant par les nouvelles de ce pays, que, mercredi dernier, le roi [3] fit arrêter prisonniers dans le Louvre [4][5] MM. de Puylaurens, [6] du Fargis, [7] du Coudray-Montpensier, [8] Senantes [9] et quelques autres officiers de Monsieur, [10] qui sont aujourd’hui dans le Bois de Vincennes [11][12][13] et dans la Bastille ; [3][14] on tient pour assuré qu’il y a du capital, [4] vu qu’ils ont déjà des commissaires. On dit que jeudi prochain le roi s’en va à Compiègne [15][16][17] et que, delà, il ira en Lorraine [18] donner ordre aux affaires d’Allemagne. [5] Nous avons ici de livres nouveaux le grand recueil des pièces particulières qui ont par ci-devant eu jour pour la défense du gouvernement de M. le cardinal : [19] c’est une réponse perpétuelle à ceux qui ont écrit contre lui pour Monsieur, frère du roi, et la reine mère ; [20] il est in‑fo[6][21] De toutes ces pièces, il n’y en a que trois de nouvelles, savoir est une longue préface, qui est excellente, une pièce satirique contre Saint-Germain, [22] aumônier de la reine mère, auteur putatif de plusieurs livres contre M. le cardinal, [7] et le procès d’Alpheston, [23] de Châlons. [8][24] De plus, nous avons la nouvelle histoire du roi d’à présent in‑fo, faite par Dupleix [25] sur les mémoires de M. le cardinal, laquelle pourtant ne contient pas tant de particularités que l’on en espérait. Nous avons pareillement le premier tome des Conseils de M. Baillou ; [9][26] postremo, de animæ immortalitate, nova Demonstratio Aristotelica adversus Pomponatium et eius asseclas[10][27][28][29] J’ai ici appris que M. Dacier [30] était mort ; si cela est, je vous prie de me mander à votre loisir quand et comment. Je vous baise les mains, et à tous vos honnêtes parents, en demeurant, Monsieur, votre très humble et affectionné serviteur,

Patin.

De Paris, ce 16e de février 1635.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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