À Claude II Belin, le 16 février 1635, note 10.
Note [10]

« et enfin » :

Antonii Sirmondi, Societatis Iesu presbyteri, de immortalitate animæ Demonstratio physica et Aristotelica, adversus Pomponatium et asseclas.

[Démonstration physique et aristotélicienne sur l’immortalité de l’âme, contre Pomponace et ses suppôts, par Antoine Sirmond, {a} prêtre de la Compagnie de Jésus]. {b}


  1. Antoine Sirmond (Riom 1591-Paris 1643), neveu de Jacques (v. note [7], lettre 37) et frère de Jean (v. note [16], lettre 315), était entré dans la Compagnie de Jésus en 1608. Pascal le prit à partie dans sa Dixième Provinciale : tout le parti janséniste l’accusait d’avoir réduit le précepte d’amour de Dieu à celui de l’obéissance aux commandements.

  2. Paris, Georges Josse, 1635, in‑8o de 396 pages.

    La Demonstratio est suivie de l’Appendix sive peculiaris Pomponatii confutatio [Appendice ou réfutation particulière de Pomponace] (92 pages).


Le P. Sirmond a plus tard publié en français la somme de ses réflexions sur ce brûlant sujet :

Démonstration de l’Immortalité de l’âme, tirée des principes de la Nature. Fortifiée de ceux de l’Aristote. Où plusieurs beaux secrets d la Philosophie sont mis en leur jour. {a}


  1. Paris, Michel Soly, 1637, in‑4o. La Conclusion de tout le livre, par forme d’avis aux libertins {i} se termine sur ce dernier argument (pages 462) :

    « Il serait donc plus que raisonnable de vouloir suivre le train de la vertu, et mériter le ciel ; quand même il n’y aurait aucune preuve naturelle de l’immortalité de l’âme et de l’éternité qui ne souffrît quelque repartie. À plus forte raison, est-il à propos que nous en prenions la résolution, puisque nous n’avons point de réponse à la démonstration qu’on nous offre ici sur cette vérité si importante, dira volontiers quelqu’un en se reconnaissant. » {ii}

    1. Ce mot, tel qu’on l’entendait au xviie s., est encore l’objet de débats passionnés qui parsèment notre édition : v. note [9], lettre 60.

    2. Se reconnaître : « faire réflexion sur soi, reprendre ses sens, pour songer à ce qu’on doit faire ; en approchant de ce sens il signifie se repentir, faire pénitence » (Furetière).

Pietro Pomponazzo (Pomponace, Mantoue 1462-Bologne vers 1525) occupa successivement les chaires de Padoue (1486), Ferrare (1509), Bologne (1512) et fut à son époque le plus sagace et le plus subtil des interprètes d’Aristote. Bien que partisan de ce philosophe, il n’en signala pas moins les vices de la doctrine péripatéticienne. Il excita une violente tempête contre lui par son Tractatus de Immortalitate animæ [Traité sur l’immortalité de l’âme] (sans lieu ni nom, 1516, in‑16, pour la première de multiples éditions) : en se fondant sur Aristote, il y conclut qu’aucune des raisons alléguées pour prouver ce dogme n’a de force démonstrative catégorique ; qu’en conséquence, la raison seule est impuissante à résoudre cette question, qui ne peut être tranchée que par la révélation. V. note [67] du Naudæana 1, pour la condamnation relativement clémente que l’Inquisition de Bologne prononça contre ce livre, à considérer comme l’un des ouvrages prisés des « libertins érudits » (v. supra seconde notule {a‑i}).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 16 février 1635, note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0020&cln=10

(Consulté le 24/04/2024)

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