À Claude II Belin, le 16 janvier 1650, note 10.
Note [10]

Le procès de M. le Prince se poursuivait contre ceux qui avaient attaqué son carrosse (v. note [21], lettre 210).

Dubuisson-Aubenay (Journal des guerres civiles, tome i, pages 201‑202, janvier 1650) :

« Samedi 15, assemblée en Parlement où M. < le duc > d’Orléans n’assiste < pas >, quoique M. le Prince y fût lui-même allé pour l’en prier et eût attendu longtemps en son antichambre qu’il fût éveillé. On continue à lire les informations.

Des Martineaux, {a} prisonnier, arrive le matin en la Conciergerie du Palais, est mis dans la tour de Montgomery. On dit qu’il a écrit à M. le Prince et avoue s’être trouvé aux assemblées, mais n’avoir parlé, non pas même pensé à attenter contre sa personne ni le desservir. Il a aussi écrit une grande lettre à M. Le Tellier, secrétaire d’État.

Lundi 17, M. d’Orléans vient au Palais ; mais comme il était dans la Sainte-Chapelle, {b} jusqu’où les députés du Parlement ont accoutumé de l’aller quérir, il s’est trouvé mal et pressé de son dévoiement ; {c} et ainsi, s’en est retourné en son palais ; les princes de Condé et de Conti avec lui, qu’ils n’ont point voulu abandonner.

L’assemblée du Parlement n’a pas laissé de se tenir et opiner ; et il y a eu 76 voix demandant que, suivant l’arrêt du 12 précédent, il fût incessamment procédé au jugement du procès des ducs de Beaufort, coadjuteur de Paris, conseiller Broussel et président Charton. Ce dernier a fait grand bruit d’abord, demandant aux autres s’ils l’abandonneraient, lui qui était leur confrère, et disant, avec tous ceux qui étaient pour lui, que Des Martineaux avait été pris sans qu’il y eût décret de prise de corps contre lui, mais seulement réquisitoire de la part des Gens du roi, à ce qu’il fut décrété ; mais le premier président {d} a répondu que Des Martineaux était en décret de prise de corps, d’autant que décret de prise de corps avait été donné contre le marquis de La Boulaye et tous ceux qui lui avaient adhéré et s’étaient trouvés avec lui le samedi matin et soir, qu’il avait voulu exciter la sédition. Or est-il que, par la déposition des témoins, Des Martineaux est l’un de ceux-là. Il est vrai qu’il n’y a point de prise de corps, mais seulement réquisition, comme aussi contre sa femme et contre son fils aîné, garçon de trente ans fort déterminé et qui a porté les armes dernièrement dans le régiment d’Orléans. » {e}


  1. Prévôt à Melun compromis dans l’affaire de Guy Joly.

  2. V. note [38], lettre 342.

  3. Flux de ventre.

  4. Mathieu i Molé.

  5. L’arrestation des princes allait mettre bientôt fin à toute cette farce procédurière manipulée par Mazarin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Claude II Belin, le 16 janvier 1650, note 10.

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(Consulté le 18/04/2024)

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