À Johann Caspar I Bauhin, le 4 janvier 1648, note 10.
Note [10]

Gaspare Aselli (Gasparo Aselli, Gasparus Asellius, Crémone 1581-Milan 1625), médecin et professeur d’anatomie à Pavie, fut, en 1622, le premier à observer les veines lactées (lactifères ou chylifères) du mésentère lors de vivisections animales. Après sa mort, sa découverte, qui allait réformer l’anatomie et la physiologie, a été publiée sous le titre de :

De Lactibus seu Lacteis Venis, quarto vasorum mesaraicorum genere, novo invento… Dissertatio qua sententiæ Anatomicæ multæ, vel perperam receptæ convelluntur, vel parum perceptæ illustrantur.

[Dissertation… sur les lactifères ou veines lactées, quatrième genre, nouvellement découvert, des vaisseaux mésentériques, {a} qui ébranle les nombreuses sentences anatomiques, qu’on tient à tort pour acquises, ou qui éclaire celles qu’on a peu comprises]. {b}


  1. Après les artères, les veines et les nerfs.

  2. Milan, Jo. Baptista Bidellius, 1627, in‑4o de 79 pages, avec illustrations ; réédition à Leyde, Iohannes Maire, 1640, in‑4o.

En 1651, Jean Pecquet (Experimenta nova anatomica [Expériences anatomiques nouvelles], v. note [15], lettre 280) donna tout son sens à la découverte d’Aselli en décrivant les voies du chyle. Le De Lactibus seu Lacteis Venis et l’Exercitatio anatomica de motu cordis et sanguinis [Essai anatomique sur le mouvement du cœur et du sang] de William Harvey (Francfort, 1628, v. note [12], lettre 177) sont les deux socles de la révolution anatomique et physiologique qui prit son essor au xviie s. Moins passéiste qu’à son ordinaire, Guy Patin saluait ici les insignes mérites de ces deux pionniers.

Le grand Harvey a néanmoins catégoriquement nié la découverte d’Aselli, refusant d’admettre (contrairement à Jean ii Riolan) l’existence de vaisseaux lactés (lymphatiques et chylifères) formant un système distinct des vaisseaux sanguins : v. note [1], lettre latine 45.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Johann Caspar I Bauhin, le 4 janvier 1648, note 10.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1048&cln=10

(Consulté le 27/04/2024)

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