À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 11.
Note [11]

Sept bacheliers reçus annonçaient 21 thèses (14 quodlibétaires et sept cardinales) à disputer dans les deux années suivantes. Les sept bacheliers reçus le samedi 4 avril 1648 étaient par ordre de mérite (Comment. F.M.P., tome xiii, fo ccclvii / 363 vo) :

  1. Pierre Perreau, natif de Paris, fils de Jacques Perreau (docteur régent en 1614, doyen en 1646) ;

  2. Michel ii de La Vigne, natif de Paris, fils de Michel i de La Vigne (docteur régent en 1615, doyen en 1642) ;

  3. Jean ii de Bourges, natif de Paris, fils de Jean i (docteur régent en 1621, doyen en 1654) ;

  4. Robert Patin, natif de Paris, fils de Guy (docteur régent en 1627, doyen en 1650) ;

  5. Germain Hureau, natif de Paris ;

  6. Jean-Antoine Bourgaud, natif de Montebourg (v. note [24], lettre 237) ;

  7. Michel Langlois, natif de Paris.

Les trois derniers n’étaient pas fils de maître. On remarque que les quatre fils de docteurs régents étaient classés devant les autres, et entre eux, selon le rang d’ancienneté de leur père.

La licence de la même année donna pourtant à la Faculté une occasion de montrer à peu de frais son impartialité ; Chéreau (Le Médecin de Molière, pages 4‑5) :

« Armand-Jean de Mauvillain {a} parvint à la licence le 30 juin 1648, mais il y parvint sans honneur, ayant été placé le dernier parmi ses six concurrents, et il dut céder le pas à Jean-Baptiste Moreau, Étienne Bachot, Jean de Montigny, Bertin Dieuxivoye et Jacques Gamarre. {b} Ce fut encore pour la Faculté l’occasion d’exprimer d’une manière formelle la résolution qu’elle avait prise de ne se laisser influencer dans les grades qu’elle avait à octroyer ni par l’intrigue, ni par la protection ; et ce fut en vain que l’abbé des Roches {c} écrivit cette lettre au doyen Jacques Perreau :

“ Monsieur, Le témoignage très avantageux que plusieurs de votre Compagnie m’ont rendu du mérite de M. de Mauvillain, l’un de vos bacheliers, et l’affection particulière que j’ai conservée depuis longtemps pour son père, qui a servi M. le cardinal de Richelieu, de qui je tiens après Dieu tout ce que je possède dans le monde, m’ayant porté à lui accorder l’effet de la prière qu’il m’a faite de m’employer envers votre Compagnie pour tâcher de lui obtenir le second lieu de la licence, {d} qu’il demande, j’ai cru que vous ne trouveriez pas mauvais que je m’adressasse à vous par ce mot de lettre, mon indisposition ne me permettant pas de le faire autrement, pour vous prier, comme je fais très humblement, de témoigner à Messieurs de votre Faculté que je prendrai très grande part à la grâce qu’ils feront en cette occasion audit sieur de Mauvillain, qui peut d’ailleurs, à ce qu’on m’a témoigné, aspirer par son mérite au lieu qu’il espère de leur courtoisie. Je crois, Monsieur, que vous aurez tant de bonté que de m’accorder cette faveur, et que vous l’augmenterez même d’une seconde en l’honorant de votre protection et du crédit que vous avez dans votre Compagnie ; ce qui m’obligera de rechercher les occasions de vous témoigner que je suis vraiment, Monsieur, votre très humble et très affectionné serviteur, le Sr des Roches. ” » {e}


  1. V. note [16], lettre 336.

  2. Comment. F.M.P., tome xiii, fo 365 ro.

  3. Depuis la mort de Richelieu (décembre 1642), son parrain, Mauvillain avait été protégé par l’ancien secrétaire du cardinal, l’abbé Des Roches, qui avait promis, en 1643, de donner 30 000 livres tournois à la Faculté (v. note [3], lettre 83).

  4. V. note [8], lettre 3.

  5. Ibid. fos 371 vo-372 ro, sans date.

    Cette lettre et d’autres témoignages prouvent que, contrairement à ce que stipulaient les statuts (v. notule {d}, note [8], lettre 3), le mérite des licentiandes parisiens n’était pas le seul critère de leur classement à l’examen : comptaient aussi le népotisme, et la puissance et générosité des appuis.


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 8 mai 1648, note 11.

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(Consulté le 04/12/2024)

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