Note [14] | |
Tanneguy ou Tanguy du Chastel (Châtel), quatrième du nom, vicomte de la Bellière, noble breton mort en 1477, occupa de hautes fonctions sous le roi de France Charles vii, {a} dont il fut grand écuyer {b} ou chambellan, puis sous Louis xi (1461-1483), mais ne fut pas maréchal de France. En l’abrégeant, L’Esprit de Guy Patin a habilement évité la confusion entre les biographies des deux Tanneguy du Châtel, oncle et neveu, qui corrompt l’article de Louis Moréri : « Gentilhomme breton et prévôt de Paris, < Tanneguy iii du Châtel > eut beaucoup de part dans les bonnes grâces du roi Charles vii. Il fut général de l’armée de Louis, roi de Sicile, et il défit en 1409 celle de Ladislas, roi de Hongrie. Quelque temps après, il fut prévôt de Paris, et en 1419 et 1420, il prit le titre de maréchal des guerres de M. le Dauphin, régent du royaume. En 1419, il défit Charles vii < sic >, alors dauphin du duc de Bourgogne, son plus dangereux ennemi ; mais ce fut d’une manière indigne, car il le tua d’un coup de hache à Montereau-faut-Yonne, dans une conférence où on l’avait attiré. En 1422, Tanneguy fut grand maître de l’Hôtel du roi ; et deux ans après, il fut obligé de se retirer de la cour, après avoir tué le Dauphin d’Auvergne en présence de Charles vii. Dans la suite, ayant été rappelé, il fut envoyé en 1445 à Gênes pour tâcher de réduire cette ville sous l’obéissance du roi ; et en 1448, il alla en ambassade à Rome. {c} Il fut encore relégué chez lui, après avoir bien servi le roi et le royaume. Néanmoins, lorsqu’il sut la mort de Charles son maître, en 1461, quoiqu’extrêmement âgé, il vint aussitôt à la cour et, par une louable reconnaissance, il dépensa trente mille écus de son bien pour faire inhumer ce prince, que tout le monde avait abandonné. C’est pour cette raison qu’on mit depuis, en 1560, cette inscription sur le drap mortuaire du roi François ii, {d} dont les funérailles étaient négligées par les Guise : Où est maintenant Tanneguy du Châtel ? Ce brave homme mourut peu après son roi, sans laisser d’enfant d’Isabeau le Vayer, sa femme. Les éditions ultérieures du Moréri ont corrigé les erreurs de cet article, en distinguant correctement les deux Tanneguy du Châtel, avec cette excuse (Paris, 1759, tome troisième, page 553) : « M. de Thou (liv. 26 de son Histoire) attribue mal cette reconnaissance à Tanneguy du Châtel, son oncle, {a} qui ne fut point en état de rendre ses devoirs au roi son maître, puisqu’il mourut en 1449, treize ans avant lui. » La vérité historique est que Tanneguy iv ne tomba jamais en disgrâce auprès de Charles vii et n’eut pas à revenir d’exil pour assurer ses funérailles, en 1461. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
Autres écrits : Ana de Guy Patin : L’Esprit de Guy Patin (1709), Faux Patiniana II-7, note 14. Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8220&cln=14 (Consulté le 08/10/2024) |