À Charles Spon, le 3 septembre 1649, note 16.
Note [16]

Roberto Bellarmino (Bellarmin en français, Montepulciano, Toscane 1542-Rome 1621), était neveu par sa mère, Cinzia Cervini, du pape Marcel ii. Il entra dans la Compagnie de Jésus en 1560. Enseignant et prêchant dans diverses villes d’Italie, il se fit remarquer par ses grands talents. En 1559, François de Borgia, général des jésuites, l’envoya à Louvain, pour soutenir la foi catholique contre les protestants ; il y fut ordonné prêtre en 1570. Durant son séjour de sept ans en Flandre, Bellarmin rédigea son Traité sur les écrivains ecclésiastiques, dont Guy Patin a plusieurs fois parlé dans sa correspondance. En 1589, le pape Sixte Quint l’envoya en France en qualité de théologien du cardinal Caetani, légat du Saint-Siège. Bellarmin y rédigea un petit catéchisme de la religion catholique et participa à la révision définitive de la Vulgate (v. note [6], lettre 183) dont il fit la préface. Il devint recteur du Collegio Romano (1592-1594) puis provincial de Naples (1594-1597) et théologien du pape Clément viii (1597-1599). Bellarmin fut nommé cardinal en 1599, puis archevêque de Capoue en 1602. Il intervint alors dans la querelle de la grâce qui commençait à agiter l’Église. En 1615, il participa aux débats sur la théorie héliocentrique de Galilée (v. note [19], lettre 226) et fut le prélat qui lui signifia sa condamnation par l’Inquisition.

Le procès en béatification du cardinal Bellarmin fut entamé par le pape Urbain viii en 1627 et on lui conféra la dignité de vénérable. Sa béatification n’intervint qu’en 1923, sous le pontificat de Pie xi. Canonisé en 1930, il fut nommé docteur de l’Église en 1931. Sa fête est célébrée le 13 mai, il est le saint patron des catéchistes. Guy Patin citait ici son Explanatio in psalmos [Explication sur les psaumes] (1612) dont l’édition la plus récente alors était celle de Paris, Jean Jost, 1644, in‑4o.

L’explication de Bellarmin sur le 3e verset du psaume 44 (v. supra note [15]) y commence par ces mots (page 312) :

Incipit Christum laudare, ac primum a pulchritudine laudare, deinde ab eloquentia, tum a fortitudine et robore, tertio a virtutibus animi ; postremo a divina et regia dignitate, et potestate, quibus addit etiam exteriora, videlicet vestimentorum, et palatii nobilitatem.

[Il {a} commence par louer le Christ, et en premier à le louer pour sa beauté, ensuite pour son éloquence, puis pour son courage et sa force, troisièmement pour les vertus de son esprit ; en dernier, pour sa dignité divine et royale, et pour sa puissance, à quoi il ajoute aussi ses apparences extérieures, c’est-à-dire la noblesse de ses vêtements et de son palais].


  1. Le roi David.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 3 septembre 1649, note 16.

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(Consulté le 15/10/2024)

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