V. notes [8], lettre 637, pour le mariage manqué de Charles ii, roi d’Angleterre, avec Hortense Mancini, nièce de Mazarin, et [1], lettre 701, pour les royaumes de Fez et de Maroc. L’article 60 du Traité des Pyrénées abandonnait le Portugal au bon vouloir du roi d’Espagne, qui avait fait de la neutralité française une condition absolue de la paix ; avec cette conclusion :
« Il a été finalement convenu et arrêté entre les deux seigneurs rois qu’il sera accordé à Sa Majesté très-chrétienne {a} trois mois de temps, à compter du jour de l’échange des ratifications du présent traité, pendant lesquels elle puisse envoyer audit royaume de Portugal, pour tâcher d’y disposer les choses à ajuster et réduire cette affaire, en sorte que Sa Majesté catholique {b} en demeure pleinement satisfaite ; après lesquels trois mois expirés, si les soins et les offices de Sadite Majesté très-chrétienne n’ont pu produire l’effet qu’on se propose, Sadite Majesté ne se mêlera plus de ladite affaire, et promet, s’oblige et engage, sur son honneur, et en foi et parole de roi, pour soi et ses successeurs, de ne donner audit royaume de Portugal ni en commun, ni à aucune personne ou personnes d’icelui, en particulier, de quelque dignité, état, qualité et condition qu’ils soient, à présent, ni à l’avenir, aucune aide, ni assistance publique ni secrète, directement ou indirectement, d’hommes, armes, munitions, vivres, vaisseaux ou argent, sous aucun prétexte, ni aucune autre chose que ce soit ou puisse être, par terre ni par mer, ni en aucune autre manière ; comme aussi de ne permettre qu’il se fasse des levées en aucun endroit de ses royaumes et États, ni d’y accorder le passage à aucunes qui pourraient venir d’autres États au secours dudit royaume de Portugal. »
- Louis xiv.
- Philippe iv.
Le 3e article secret du traité renforçait encore l’interdit :
« Sadite Majesté très-chrétienne se départira de la correspondance qu’elle a tenue jusqu’ici avec ledit royaume de Portugal et avec toutes et quelconques personne ou personnes que ce puisse être dudit royaume, de quelque État, degré, qualité, dignité ou condition qu’elles soient, et qu’elle ne leur donnera protection ni retraite en ses États, ni ne permettra qu’elles puissent être reçues ou retirées par aucun ou aucuns de ses sujets et habitants de ses États. Comme aussi Sadite Majesté très-chrétienne promet de ne donner jamais audit royaume en commun, ni aux personnes particulières d’icelui, directement ni indirectement, à présent ni en aucun temps, ni à ses adhérents ou dépendants, aucune sorte d’aide, secours, ni assistance, par terre, par mer ni autres eaux ; et de ne permettre qu’il leur soit fourni aucuns vivres, armes, munitions, ni argent, ni que ses sujets transportent audit royaume aucune sorte de provisions de bouche, ni de guerre, ni aucune autre chose qui puisse servir au maintien du gouvernement qui est présentement audit royaume. Comme aussi qu’elle n’accordera ni permettra le passage par sesdits États aux troupes qui se pourraient lever pour l’aide ou défense dudit royaume dans les États d’autres princes, républiques ou potentats ; et qu’il ne s’en pourra non plus lever en aucun endroit de ses États et domaines ; quand même ce serait aux frais et dépens dudit royaume de Portugal, ou d’aucune personne ou personnes d’icelui, ou de quelque autre nation que ce soit, pour les transporter audit royaume. Et qu’elle ne permettra que dans les ports, havres, rivières ou plages de Sadite Majesté soient reçus ni soufferts entrer, pratiquer et faire commerce aucuns vaisseaux dudit royaume. Et si après les trois mois ci-dessus dits, il se trouve dans le royaume de Portugal aucuns sujets de Sadite Majesté très-chrétienne, servant dans les armées ou l’assistant de ses conseils, Sadite Majesté promet et s’oblige de les en faire sortir sans aucun délai à revenir en France, sur peine d’encourir son indignation et de tomber dans les autres peines qu’encourront les infracteurs du présent traité, déclarant qu’il n’y a ni ne peut jamais y avoir cause ni prétexte qui puisse garantir desdites peines ceux qui contreviendront à tout ce qui vient d’être dit et promis par Sadite Majesté très-chrétienne. »
L’Angleterre était dès lors le seul État d’Europe dont le Portugal pût espérer du secours. L’alliance anglo-portugaise avait été scellée en 1386 (traité de Windsor) et toujours respectée depuis. Le mariage de Charles ii et de l’infante Catherine de Bragance allait la confirmer et la consolider, avec un nouveau traité signé à White Hall le 3 juin 1661. |