Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 17.
Note [17]

Il existe diverses versions de la légende de Lycurgue, roi des Édoniens de Thrace. L’article du Moréri ne cite pas celle qui figure dans la Bibliothèque d’Apollodore le Mytographe (Pseudo-Apollodore, écrivain grec du iie s.), livre iii, chapitre 5.1, sur Dionysos (nom grec de Bacchus) et Lycurgue (traduction d’Ugo Bratelli) :

« Après que Dionysos eut découvert la vigne, Héra le frappa de folie, {a} et c’est ainsi qu’il erra à travers l’Égypte et la Syrie. Protée, roi d’Égypte, {b} le premier l’accueillit. Il gagna ensuite le mont Cybèle, en Phrygie, où Rhéa {c} le purifia, lui enseigna les rites d’initiation et lui donna son vêtement ; il traversa ensuite la Thrace et se dirigea vers l’Inde. Lycurgue, le fils de Dryas, et roi des Édones qui habitent sur les rives du fleuve Strymon, fut le premier à outrager Dionysos et à le chasser de son pays. Dionysos se réfugia alors dans la mer, auprès de Thétis, la fille de Nérée. {d} Mais ses Bacchantes furent emprisonnées, ainsi que la multitude des Satyres de son cortège. Les Bacchantes furent aussitôt libérées, et Dionysos frappa Lycurgue de démence. Complètement fou, Lycurgue, persuadé de couper un sarment de vigne, atteignit de sa hache son fils Dryas, et le tua. Il lui avait déjà tranché toutes les extrémités, quand il recouvra la raison. Le pays fut frappé de stérilité, et le dieu prophétisa que la terre donnerait à nouveau des fruits si Lycurgue était mis à mort. Ayant entendu cela, les Édones le menèrent sur le mont Pangée et le ligotèrent ; ensuite, par la volonté de Dionysos, il fut mis en pièces par ses chevaux. » {e}


  1. Héra est le nom grec de Junon.

  2. V. note [8], lettre de Jean de Nully, datée du 21 janvier 1656 pour le dieu marin Protée, que la légende homérique disait aussi roi d’Égypte, demeurant sur l’île de Pharos (devant Alexandrie).

  3. Fille du Ciel et de la Terre, sœur des Titans, femme de Saturne (v. note [31] des Deux Vies latines de Jean Héroard), Rhéa était la mère de Jupiter, « que Saturne aurait dévoré si Rhéa n’eût substitué à son fils une pierre emmaillotée qu’il engloutit sur-le-champ » (Fr. Noël).

  4. V. notule {b}, note [48] du Borboniana 9 manuscrit.

  5. Dans ces temps mythiques, il ne faisait vraiment pas bon s’en prendre à la vigne et au vin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 17.

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(Consulté le 26/04/2024)

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