Note [19] | |
Un adjudicataire (ou fermier) des gabelles était un commis sous le nom duquel on faisait toutes les poursuites et contraintes pour le recouvrement des deniers des Gabelles (Furetière). Journal de la Fronde (volume i, fo 102 vo et 104 vo) :
Olivier Le Fèvre d’Ormesson (Journal, tome i, pages 773‑774, septembre 1649) :
Thomas Bonneau (natif de Tours, mort à Paris en décembre 1662), l’un des plus importants financiers de la première moitié du xviie s., avait épousé en 1613 Anne Pallu (v. note [28], lettre 336), fille d’un maire de Tours. Bonneau était devenu secrétaire du roi en 1626, secrétaire des finances l’année suivante. Conseiller d’État, il fut l’un des plus sûrs soutiens de la cause royale et l’un des plus gros traitants de son temps. Avec Scarron et Quentin de Richebourg, associés à Aubert et Châtelain, il exerça un contrôle absolu sur la ferme générale des gabelles de France entre 1632 et 1655. Son étoile pâlit un peu à partir de 1656 avec l’arrivée à la ferme des gabelles de la compagnie Girardin, ce qui ne l’empêcha pas de rester fermier général jusqu’à sa mort. Un des représentants de la finance « ultracatholique », Bonneau était attaché au clergé par de nombreux liens familiaux (Dessert a, no 65). Il fit de ses cinq fils un conseiller au Parlement, un avocat à la Cour des aides, un intendant des turcies et levées (quais et digues), et pour deux d’entre eux des conseillers au Châtelet (Bayard, page 443). Denis Marin (Auxonne, Côte-d’Or vers 1600-1678) avait été commis de plusieurs financiers avant de devenir secrétaire du roi sous le règne de Louis xiii pour se lancer dans la finance avec son ami Thomas Bonneau. Intendant des finances en 1650, il épousa en secondes noces Marguerite Colbert, cousine de Jean-Baptiste, ce qui lui permit de ne pas être lourdement condamné par la Chambre de justice en 1665. Il maria sa fille Jacqueline à Charles Bonneau, fils de Thomas (Dessert a, pages 721‑722). Bonaventure Quentin de Richebourg (1581-1659), associé de Thomas Bonneau, était petit-fils d’un lieutenant particulier au siège royal de Loches et fils d’un bourgeois de Tours. Par son entourage familial, il appartenait à la Maison de la reine Margot, première épouse de Henri iv (v. note [4], lettre latine 456), où il avait exercé la charge de maître des requêtes avant de devenir secrétaire du roi (1634-1659). Il avait épousé en 1613 Catherine Pavillon, fille d’Étienne (v. note [61], lettre 166). En 1665, comme l’un des tout premiers maltôtiers de son temps, il fut condamné à une taxe de deux millions de livres (Dessert a, page 724). Pierre Mérault (mort en 1668), fils d’un bourgeois de Paris, correcteur des comptes puis receveur général des consignations, avait lui-même été receveur des tailles de l’élection de Troyes, receveur général des gabelles à Moulins, puis maître d’hôtel de Marie de Médicis. Associé à la ferme des gabelles de 1632 à 1655, il fut secrétaire du roi de 1654 à sa mort et taxé en 1665 à un million deux cent mille livres (Dessert a, page 711). Germain Rolland (mort en 1657), d’origine champenoise, avait d’abord exercé le métier de négociant en drap de soie ou d’or et de banquier (1621-1626). Dans les années 1630, il était devenu administrateur des biens de Pierre Brulart, conseiller d’État et secrétaire des commandements du duc d’Orléans. Allié à la famille Colbert, il œuvra aux affaires extraordinaires et prit des intérêts dans les fermes générales des gabelles de 1632 à 1657. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 24 septembre 1649, note 19.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0198&cln=19 (Consulté le 12/09/2024) |