À Charles Spon, le 12 décembre 1642, note 2.
Note [2]

Jacques Daléchamps (v. note [2], lettre 71) a donné une Histoire naturelle de Pline (Lyon, Bathelémy Honorat, 1587, in‑fo ; seconde édition, Cologne, Samuel Crispinus, 1615), sous ce titre pompeux et immodeste :

C. Plinii Secundi Historiæ Mundi libri xxxvii. Opus omni quidem commendatione maius, sed nullis ad hunc diem editionibus, nulla cuiusquam singulari vel opera, vel industria, a mendis, quæ aut temporum iniquitate, aut superiorum ætatum negligentia, inter Latinos primæ notæ scriptorem hactenus occuparunt, satis unquam purgatum : Nunc vero, quanta potuit expectari fide, cura, diligentia, ex vetustissimorum excusorum et complurimum manuscriptorum codicum attentissima collatione, et auctoritate, sic detersum et emaculatum, ut ad pristinam eius integritatem et splendorem attulisse nostra hæc editio post alias omnes adiumenta sane maxima indicari merito possit. Accessere ad varias lectiones, quas multiplices in marginum spaciis tibi religiosissime indicamus, et repræsentamus, Castigationes et Anotationes eruditissimæ, quibus infinita Plinii loca cum Græcis et Latinis scriptoribus, illis præsertim, unde pleraque omnia sua ille sumpsit, summa cum utilitate conferuntur. Una cum Indice totius operis copiosissimo, additamentis rursus non pœnitendis aucto, locisque propemodum innumeris, quæ cum auctoris sensu non bene congruebant, accuratissime correcto, et restituto. Omnia quidem multorum antehac doctorum hominum, novissime vero laboriosis observationibus conquisita, et solerti iudicio pensitata, Iacobi Dalecampii, Medici, Cadomensis.

[Les 37 livres de l’Histoire du Monde de Pline l’Ancien. Ouvrage qui surpasse toutes les recommandations, mais aussi toutes les précédentes éditions, car à ce jour, aucune n’a mis autant de soin et d’assiduité à purger les fautes qui, soit par l’injustice du temps, soit par la négligence des siècles passés, ont jusqu’ici envahi le texte d’un auteur de premièrequalité parmi les Latins. Avec toute la fidélité, l’application et l’attention qu’on pouvait attendre du collationnement très attentif et de l’autorité des plus anciens exemplaires imprimés et d’un grand nombre de manuscrits, le voici aujourd’hui nettoyé et corrigé ; et ce de si belle manière, qu’il est possible de déclarer légitimement que notre présente édition l’a ramené à son intégrité et à son éclat premiers, et qu’elle la immensément secouru, après toutes celles qui l’ont précédée. On y a ajouté des commentaires nombreux et variés, que nous t’indiquons et te mettons immédiatement sous les yeux dans la marge des pages : ce sont des corrections et des annotations très érudites qui comparent fort utilement une infinité de passages de Pline avec les auteurs grecs et surtout latins dont il a tité toutes ses connaissances. Avec un très copieux index couvrant l’ensemble de l’ouvrage ; il a été augmenté d’additions qu’on n’aura pas à regretter, de citations presque innombrables, en ayant corrigé et restitué avec le plus grand soin ce qui ne s’accordait pas bien avec ce qu’entendait l’auteur. Le jugement habile de Jacques Daléchamps, médecin natif de Caën, a recueilli toutes les laborieuses observations des savants, anciens comme modernes, et les a jaugées].

Ce que Guy Patin appelait « son herbier » est son :

Historia generalis plantarum, in libros xviii per certas classes artificiose digesta ; Haec plusquam mille imaginibus plantarum locupletior superioribus, omnes propemodum quæ ab antiquis scriptoribus, Græcis, Latinis, Arabibus, nominantur  necnon eas quæ in Orientis atque Occidentis partibus, ante seculum nostrum incognitis, repertæ fuerunt, tibi exhibet ; habes etiam earundem plantarum peculiaria diversis nationibus nomina : habes amplas descriptiones, e quibus singularum genus, formam, ubi crescant et quo tempore vigeant, nativum temperamentum, vires denique in Medicina proprias cognosces. Adiecti sunt Indices, non solum Græci et Latini, sed aliarum quoque linguarum, locupletissimi.

[Histoire générale des plantes artistement réparties en 18 livres suivant une classification sûre. Par ses plus de mille dessins de plantes, elle est plus riche que celles qui l’ont précédée. Elle te montre presque toutes celles à qui les anciens auteurs grecs, latins et arabes ont donné un nom, ainsi que celles, précédemment inconnues, qu’on a trouvées dans les contrées d’Orient et d’Occident. Tu as aussi les noms particuliers que les diverses nations donnent à ces plantes. Pour chacune d’elle tu disposes d’une description : genre, aspect, où elle pousse et à quel moment elle fleurit, tempérament natif, vertus particulières en médecine. Avec à la fin de très riches index, non seulement grecs et latins, mais aussi dans les autres langues]. {a}


  1. Lyon, Guillaume Rouillé, 1586, 2 volumes in‑fo totalisant 1 922 pages (v. note [5], lettre de Charles Spon, datée du 5 mars 1658, pour Rouillé ou Roville) ; traduit en français par Jean Desmoulins, id. ibid. 1615, 2 volumes in‑fo.

Cet ouvrage a été rédigé par Desmoulins, mais Daléchamps en avait tracé le plan et fourni la plupart des matériaux. Il contient 2 686 planches, avec la description de 2 731 plantes, classées selon un ordre purement arbitraire, c’est-à-dire non générique, mais suivant leur grandeur, leur forme, leurs qualités, etc. (J. in Panckoucke).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 12 décembre 1642, note 2.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0075&cln=2

(Consulté le 25/04/2024)

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