Note [2] | |
Sans la réponse de Guy Patin à François Linant, on ne peut connaître son opinion sur le congrès. Il n’a mentionné cette rude épreuve de justice qu’une fois, dans la 2e de ses 164 lettres à Claude ii Belin, le 14 mai 1630 (v. sa note [6]), à propos d’une thèse médicale disputée à Paris en 1626. La requête de Linant atteste simplement du très grand prestige dont pouvait jouir Patin auprès de ses anciens élèves. Je n’ai rien trouvé d’imprimé sur ce congrès de Rouen ; mais de riches archives judiciaires font état de celui qui eut lieu en 1659 à Paris sur la personne de René de Cordouan, marquis de Langey, relaté dans Le Journal des Sçavans (Arrêt de la Cour du Parlement de Paris, du 18 février 1677, donné dans la cause de Monsieur le marquis de Langey, servant de règlement pour l’abolition du congrès, 5 juillet 1677, no xiv, pages 163‑165). En 1653, âgé de 25 ans, Cordouan avait épousé Marie de Saint-Simon de Courtemer, âgée de 13 ou 14 ans. Ils avaient vécu en parfaite intelligence jusqu’en 1657, année où la dame de Langey porta plainte contre son mari pour brutalités et impuissance. Piqué de ce reproche, l’époux demanda le congrès. Il eut lieu dans la maison du baigneur {a} Turpin en présence de cinq médecins, cinq chirurgiens et cinq matrones. L’issue n’ayant pas été avantageuse au sieur de Langey, un arrêt du 8 février 1659 annula son mariage et le condamna à restituer la dot de son épouse. Chacun se remaria de son côté et donna naissance à une belle progéniture : trois enfants du nouveau ménage de la demoiselle de Saint-Simon, et sept de celui du sieur de Langey. Cela ne fit que raviver le procès engagé entre les anciens époux, qui aboutit à l’arrêt de 1677 qui supprima le congrès : « La Cour faisant droit sur les conclusions du procureur général, fait défense à tous juges, même à ceux des officialités, d’ordonner à l’avenir la preuve du congrès dans les causes de mariage. » |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
De François Linant, le 31 mai 1659, note 2.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9069&cln=2 (Consulté le 11/12/2024) |