Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 21.
Note [21]

Jean-Baptiste Sapin était (Popoff, no 2243) :

« chanoine et sénéchal de l’église de Saint-Martin de Tours, fils aîné de Jean Sapin, seigneur de La Bretesche, en Touraine, et de Rosière, receveur général des finances de la généralité du Languedoc, et de Marie Brosset. Il fut reçu conseiller clerc au Parlement < de Paris > le 2 août 1555. Il fut pendu à Orléans le 13 [le deux] novembre 1562, avec l’abbé de Gastines, par droit de représailles. Le corps de Sapin fut apporté à Paris [le 18 du même mois], inhumé aux Augustins. {a} Il était homme d’une vertu et d’une capacité distinguées, âgé de plus de 60 ans. Le Parlement assista en corps à son service, avec une partie de la Cour des aides, l’évêque de Tréguier officia. Le Parlement fit graver un monument latin sur son tombeau […], et le récit de sa mort, fait à la Grand’Chambre du Parlement le 12 novembre 1562, par Gilles Bourdin, procureur général, et Baptiste Du Mesnil {b} et Edmond Boucherat, avocats généraux. »


  1. V. note [7], lettre 357.

  2. V. notes [34] du Borboniana 7 manuscrit pour Gilles Bourdin, et [60] du Faux Patiniana II‑5 pour Jean-Baptiste Du Mesnil.

La place de l’Étape est la principale artère du centre historique de la ville d’Orléans.

L’Histoire du calvinisme du R.P. Louis Maimbourg {a} ajoute (livre iv, année 1562, pages 253‑255) maints détails à cet article du Moréri. L’épitaphe abrégée de Sapin y est écrite dans la marge. Le texte complet en est imprimé dans les additions au livre iv (tome second, page 27) des Mémoires de Messire Michel de Castelnau, seigneur de Mauvissière : {b}

Baptistæ Sapino, nobili familia orto, Senatori ornatissimo, Viro integerrimo, omni doctrinarum genere prædito, civi optimo : qui cum obeundi muneris ergo Turones iter faceret, a publicis hostibus, positis latronum more insidiis, in Carnotensi agro interceptus, Aureliam, impiorum et factionum arcem, abductus, perduellium exercitui traditus ac dies aliquot misere adversatus : demum quod antiquæ et Catholicæ Religionis adseror fuisset, turpissimæ neci est addictus. Patres hoc tanto scelere commoti, universi in purpura coeuntes, hanc in insontis collegæ corpore acceptam injuriam, toti amplissimo Ordini irrogatam, et communem censuerunt, et tanquam honestam et gloriosam pro Christi nomine et Christiana Republica mortem perpesso, supremis et ipsi in eum officiis fungentes ; solemnem luctum fieri, publicum parentale peragi, aram propitiatoriam extrui ; ac reliquos omnes Senatorios honores mortuo deferri, ex voto publico decreverunt anno restitutæ salutis m. d. lxii Idibus Novembris. Requiescat in pace.

[À Baptiste Sapin, issu de noble famille, très distingué conseiller, homme parfaitement intègre, doté de tout genre de savoirs, excellent citoyen : tandis qu’il était en chemin pour Tours afin d’y entrer en charge, des ennemis publics, placés en embuscade, à la manière de brigands, l’ont capturé dans le pays chartrain, puis l’ont conduit à Orléans, citadelle des impies et des factieux ; il a été livré à l’armée des traîtres et mis en procès quelques jours après ; seulement parce qu’il a professé la religion antique et catholique, il a été soumis au plus honteux des trépas. {c} Émus par cet immense crime, tous les magistrats réunis, portant la toge pourpre, ont jugé que cet attentat commis sur la personne de leur innocent collègue avait été infligé à leur Compagnie tout entière et solidaire, comme ayant enduré une mort honorable et héroïque pour la gloire du Christ et pour la république chrétienne ; {c} ils ont décrété, conformément au vœu du peuple, qu’ils s’acquitteraient eux-mêmes des ultimes devoirs à lui rendre, lui feraient des funérailles solennelles, prescriraient un deuil public, lui construiraient un tombeau, et que tous les autres membres du Parlement lui rendraient les honneurs funèbres, le 13e de novembre de l’an de grâce 1562. Qu’il repose en paix].


  1. Paris, 1686, v. note [18], lettre 128.

  2. Paris, 1659, v. note [7], lettre latine 511.

  3. Mise en exergue des passages cités par Maimbourg et repris par Moréri et L’Esprit de Guy Patin.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-7, note 21.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8220&cln=21

(Consulté le 08/10/2024)

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