« qu’il n’a pas reconnus pour siens. »
René Pintard (Pintard a, note 8, page 72) :
« Il s’agit de l’opuscule intitulé De duplici concordia Oratio, {a} qui se donne comme la reproduction d’un discours prononcé par J. Lipse Ienæ, in promotione Magistrorum, xxiix Iulii mdlxxiv, {b} et appelle à la concorde des disciples de Luther et de Mélanchthon. Mais il ne semble pas qu’il ait jamais vu le jour avant les impressions qui en furent faites en 1600 à Zurich (cf. Bibliographie lipsienne, Gand, C. Vyt, 1886, t. ii, pp. 289‑291). J. Lipse affirma immédiatement qu’il n’en était pas l’auteur (J. Lipsii Epist., 1609, pp. 367‑371), et obtint que le titre en fût rayé du catalogue de la foire de Francfort. » {c}
- « Discours sur la double concorde. »
- « à Iéna, pour la promotion des maîtres, le 28 juillet 1574 ». V. note [28] du Borboniana 8 manuscrit pour la publication de ce discours sous la signature de Lipse en 1607, et d’autres explications sur cette controverse, en lien avec son reniement du calvinisme pour se convertir au catholicisme (1591).
- Premier paragraphe de la lettre lxviii (page 367), centurie ad Germanos et Gallos [aux Allemands et aux Français], écrite par Lipse Consulibus et Senatui Imperialis opidi Francofurtensis [Aux conseillers et au Sénat de la cité impériale de Francfort], datée de Louvain, le 29 septembre 1600 :
Adeo ad vos Senatores inclyti, caussa duplici : et ut gratias agam pro ope quam tulistis, et ut ostendam iure ac merito a vobis latam. Oratiuncula prodierat in meo nomine, in qua aliud meum non esset : monitus ab amicis, vos monui : audistis illam a Catalogo vestro abdicastis, id est, vita et luce (quod in vobis erat) privastis. Gratias, inquam, ago hoc nomine : et præiudicium vestrum quia merui, spero nunc et iudicium : si hæc pauca legisse otium et voluntas vobis erit. Et ut sit, per urbis vestræ Genium, et iustitiæ sacrum nomen, rogo. Oratiunculam illam negavi meam esse ; quid ita ? quia res ipsa dissidet, phrasis non convenit, et facies tota scriptionis. In re, quid tam alienum a mea modestia, et moribus, quam aspera illa et insultantia scribere ? Neque enim mea certe illa professio, nec Theologum vel in somnio assimilamus. Quid etiam si scriberem ? sic vulgarie et sordide ? sic, quod caput est improbe imo impie ? Nam ille est noster sensus, Senatores, antiquare in religione, et cum maioribus sapere : nec hunc calumnia aut vis ulla, non dicam exuet nobis, sed exuret. Neque nego in locis me vixisse, ubi hæc alia : sed non ideo animo ego alius, et si quid in verbis aut scriptis forte aliud excidit : vere excidit, et pœnitentiam olim talium ago.
[Je m’adresse à vous, illustres magistrats, pour deux raisons : d’abord pour vous remercier de l’aide que vous m’avez apportée, et ensuite pour vous faire voir que vous me l’avez procurée avec justice et loyauté. Un petit discours avait paru sous ma propre signature, où rien d’autre qu’elle ne m’appartenait. Averti par des amis, je vous ai alors prévenus ; vous m’avez entendu et avez supprimé cet ouvrage de votre catalogue, c’est-à-dire que vous l’avez privé de vie et de parution (comme c’était en votre pouvoir). Je vous en remercie, dis-je, et, puisque j’ai mérité votre premier avis, j’espère aussi maintenant votre jugement formel, si vous avez le temps de bien vouloir lire ces quelques lignes. Et je demande qu’il en soit ainsi en vertu du génie de votre cité et au saint nom de la justice. J’ai nié que ce petit discours fût de moi : hé pourquoi donc ? Parce que le sujet même m’est fort étranger, et que le style ne correspond pas au mien, non plus qu’à toute ma manière d’écrire. En la matière qu’y a-t-il de plus éloigné de ma modestie et de mes manières que de proférer ces propos rugueux et insultants ? Cette profession de foi n’est certainement pas mienne, et nous ne nous comparons pas à ce théologien, pas même en rêve. Pourquoi aussi aurais-je ainsi écrit ? si vulgairement et si bassement ? et, ce qui est l’essentiel, si malhonnêtement et irréligieusement ? Car nous aspirons, Messieurs les magistrats, à rejeter ce qui va contre la religion et à observer la sagesse des Anciens ; et là-dessus, ni calomnie ni violence d’aucune sorte ne viendra à bout de nous et, dirai-je plus, ne nous réduira par le feu. Je ne nie pas avoir vécu en des lieux où tout cela est différent, mais pour autant, mon esprit n’a pas changé ; et s’il arrive qu’autre chose découle de mes paroles ou de mes écrits, s’il est avéré qu’elle en a découlé, je m’en repens dorénavant].
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