Pintard (1943) pages 69‑77
- [De M. Grotius.] — Le lundi 1er juin 1643, j’ai vu M. Grotius, [1] ambassadeur de Suède, en son logis, qui, comme il est un des savants hommes du monde, m’enseigna quantité de belles et bonnes choses, dont en voici quelques échantillons. [1]
- [Joseph Scaliger.] — Joseph Scaliger [2] a été un des savants hommes qui fût jamais, et savant en toutes sortes de choses, et fort bon homme aussi, hormis qu’il était fort colère ; aussi était-il Gascon. Il se fit huguenot à Genève environ l’an 1567, [3][4] et lui fut ordonné pension à la charge qu’il y professerait, docuitque per aliquot menses Ethica Aristotelis, [2][5] ce que peu de gens savent. Il se dégoûta de la religion romaine à Rome même ; et comme il témoigna à Cujas [6] le mécontentement qu’il en avait et l’envie qu’il avait de changer, Cujas lui conseilla de n’en rien faire, mais de demeurer comme il était, lui alléguant que pour quelques abus qui s’étaient glissés en l’Église, il ne fallait point changer de religion ; qu’un habile homme ne se devait pas scandaliser de si peu de choses ; qu’Érasme [7] n’avait pas fait ainsi, qui était demeuré dans l’Église et néanmoins avait crié généreusement contre les abus, contre l’ignorance des prêtres, contre la vie débauchée et cabale des moines. [8][9] Si Scaliger eût cru le bon conseil de Cujas, il eût bien fait, mais il était prompt et colère, et avait le sang bouillant et ne s’est jamais servi du conseil de personne. Quand il fit imprimer son Eusèbe, [10][11] quantité de poètes allemands et autres lui firent offre de lui donner des vers pour y mettre au commencement. Il les refusa et les remercia tous, et nous dit qu’il n’en voulait du tout que de trois, savoir de Dominicus Baudius, [12] de Daniel Heinsius [13] et de moi. [3] J’honore extrêmement tout ce qui vient de lui ; mais pour sa noblesse et son extraction des princes de Vérone, je ne la crois pas. [14] J’ai vu chez M. de Thou [15] (M. Dupuy [16] me l’a montrée) la lettre de naturalité de Jules-César Scaliger, qu’il prit ici quand il voulut s’habituer en France sous Louis xii. [17] Elle ne fait mention que d’un médecin qui n’eût pas oublié de se dire descendu des princes de Vérone, s’il eût été vrai. [4][18] Joseph Scaliger disait que son père avait été page de l’empereur Maximilien ier. [19] On lui disait en Hollande que, pour réfuter Scioppius, [20] il ne fallait que lever une copie du registre de ces pages, desquels tous les noms sont écrits in libro privato : [5] jamais il ne voulut y entendre, qui est un signe de fausseté cachée. Jul. Cæsar Scaliger artifex fuit et autor illius fabulæ, sed fuit vir magnus in Philosophia et fœliciter scripsit adversus Cardanum. Scripserat quoque in Erasmum, sed immerito. Itaque agnito errore veniam petiit. [6][21] Joseph Scaliger haïssait fort Franc. Junius [22] et n’en pouvait dire du bien, ni Junius de Scaliger. Ils étaient tous deux grands hommes, mais Scaliger était incomparable. Junius était savant en sa théologie calviniste, sed infœlix criticus, [7] c’est pourquoi Scaliger le reprenait à toute heure. Junius avait commenté quelques traités de Tertullien [23] dans lesquels Scaliger avait marqué en marge plusieurs fautes et y avait écrit ces gros mots : Asinitas, stupiditas, etc. [8] Vossius, [24] gendre de Junius, acheta tous ces livres après la mort de Scaliger afin que personne ne vît ces injures, et a défendu courageusement Junius contre Scaliger en sa préface du livre de Historicis Latinis avec beaucoup de modération ; où il a taxé aussi M. le président de Thou qui, en parlant de Junius en son éloge, [25] l’avait blâmé selon les mémoires que Scaliger lui avait envoyés de Hollande. [9] Entre les épîtres de Lipse, [26] il y en a quelques-unes écrites à un Janus Hautenus. [27] C’était un gentilhomme flamand qui haïssait Scaliger et qui s’en moquait ou en disait du mal à toute heure. Il était écolier des jésuites [28] et poussé par eux à cela. Il disait qu’on devait faire gagner le pain à Scaliger et le faire régenter. [10]
- [Jésuites ennemis des rois.] — Les jésuites [29] disaient l’an 1605 et 1606 et suivants : « Nous avons pour ennemis au Parlement MM. de Thou, Servin [30] et autres, et même M. de Harlay, [31] premier président, mais nous aurons patience et, en attendant, ces messieurs mourront, et notre Compagnie ne mourra jamais. » Aussi voyons-nous arriver tous les jours ce qu’ils disaient, car les gens de bien meurent tous les jours et les méchants ne meurent jamais. [11] On ne peut pas nier que parmi les jésuites il n’y ait eu quelques savants hommes, tels qu’ont été Maldonat [32] et le P. Sirmond [33] (j’y mettrais volontiers le P. Petau, [34] mais il n’approche pas ces deux hommes-là, outre qu’il dit trop d’injures) ; [12] mais c’est chose remarquable et fâcheuse pour eux qu’ils sont toujours mêlés dans les conspirations qui sont faites contre les personnes des rois, comme à l’assassinat de Henri iii, [35] l’an 1589, par Jacques Clément, [36] et à l’attentat de Jean Chastel [37] sur Henri iv, [38] l’an 1594, en la fougade d’Angleterre l’an 1605, qui est appelée en latin conjuratio sulphurea et proditio pulveraria, [39] et en la mort du bon roi Henri iv par Ravaillac, [40] l’an 1610. [13] Ces grandes et fréquentes conspirations témoignent l’ambition interne de la Société, et font connaître à un chacun de quel esprit est poussée et de quel génie est animée cette troupe de gens.
- [De Juste Lipse.] — Je me souviens d’avoir vu Lipse [41] en Hollande, car j’étais fort jeune quand il est parti pour demeurer en Flandres, [42] où il est mort à Louvain, [43] l’an 1606. Et néanmoins, je l’ai vu car feu mon père [44] me mena de Delft, [45] notre maison, à Leyde, [46] afin que je le visse, et ce tout exprès. [14] Il a eu un style particulier, qui n’est guère bon, mais encore est-il passable en lui ; [47] mais il a fait mauvais et malheureux écrivains tous ceux qui l’ont suivi : il a gâté et corrompu tous ceux qui l’ont voulu imiter. Scaliger a sauvé l’Académie de Leyde [48] (y ayant rétabli le style de Cicéron), [49] laquelle Lipse avait gâtée par son style mauvais et ferré. Il était d’assez bonne maison, près de Bruxelles, [50] mais qui fut ruinée par les guerres. Comme il était jeune homme, prêt de voyager, n’ayant point d’argent, il en emprunta d’une riche veuve, semet dedit in solutum, [15] et en l’épousant, tâcha de s’acquitter aussi envers elle ; [51] mais comme elle était mauvaise femme, elle exerça puissamment sa patience toute sa vie. Voyez ce qu’en dit Jos. Scaliger en ses Épîtres, page 314, Epistol. 120. [16][52] Aussi est-ce pour la mauvaise humeur de sa femme qu’entre les diverses inscriptions qu’il fit pour son jardin, il fit celle-ci :
Canis, præter unam, emaneto ;
Hecuba, præter unam, emaneto.
Ces derniers mots, qui se lisent in legibus sui horti, [17][53] où il entend parler de sa femme, veulent dire : « Que toute femme sorte d’ici, hormis la mienne » ; ce que je prouve par un autre passage de Lipse même, qui legitur lib. io Epist. quæst., Epist. 20, [54] que voici, où il parle d’Arnobe : [55] Arnobius Christiani nominis scriptorum quasi Varro est, [56] antiquæ et reconditæ doctrinæ, qua in rebus, qua in verbis. Ab ejus adytis nihil est quod vulgum arceamus, emanebit sua sponte. [18] Et il faut savoir que Lipse appelle là sa femme Hecuba parce qu’elle était une criarde et fâcheuse femme, qui grondait toujours. Voici ce qu’en a dit Plaute in Menæchmis, [57] act. v, scen. 1 :
< Men. > Non tu scis, Mulier, Hecubam quapropter canem,
Graii esse prædicabant ? Mu. Non equidem scio.
Men. Quia idem faciebat Hecuba quod tu nunc facis.
Omnia mala ingerebat quemquem adspexerat :
Itaque adeo iure cœpta appellari est canis.
Ubi Jo. Phil. Pareus [58] hæc habet in margine, pag. 372 : Hecubam velut canem Græci lapidibus insectati sunt, quia maledicta in quemvis obvium e Græcis ingerebat. Et propter hanc animi acerbitatem et rabiem fingitur in canem esse conversa. Vide fabulas. Erat illa Hecuba uxor Regis Priami et mater Paridis. [19][59][60] Tandis qu’il demeura en Hollande, il témoigna avoir de l’inclination à la religion romaine, combien qu’il ne l’exerçât pas, non plus que la prétendue réformée ; [61] mais Janus Douza, [62] qui était bien son cher et intime ami, a dit à feu mon père que Lipse et Chistophe Plantin, [63] qui était son grand ami, étaient de la religion de los Alumbrados, qui sont les Illuminés d’Espagne. [64] Comme il revint d’Italie, substitit Ienæ in Thuringia ubi docuit per paucos annos. [20][65] Là, il vivait comme les protestants, [21] et y fit aussi imprimer un livre intitulé Concordia Lutheri et Melanchthonis, [66][67] qu’il a depuis désavoué comme huguenot. Il y avait encore quelques autres traités dans ce livre, quos negavit esse suos. [22] Ils étaient écrits en beau style, cicéronien et bien élégant. Les protestants d’Allemagne les ont fait réimprimer encore depuis en une autre ville, savoir Helmstadii, [68] en dépit de lui, vers le temps de sa mort. [23] Mais ce pauvre homme passa d’une extrémité à l’autre car il ne se contenta pas, étant devenu vieux, de se faire papiste : lui qui toute sa vie avait eu fort bon esprit, qui avait été fort savant, accort et fin, grand et rusé politique, devint tout fou avec ses livres de miracles qu’il écrivit sur la fin de ses jours, qui ne valent rien du tout. Il en fit deux en l’honneur de la Vierge Marie. L’un est Diva Virgo Hallensis, l’autre Diva Virgo Sichemiensis, et, qui pis est, virum bonum ad hoc impellentibus Jesuitis. [24] Ce ne sont que des miracles ramassés et chétivement décrits. [69] Tous les savants ayant vu ce désordre d’esprit, se moquèrent de lui, et non sans raison. Un certain Georgius Thomsonius, [70] Écossais, fit aussitôt un livre fort bien fait contre lui, intitulé Vindex veritatis, etc., imprimé à Londres l’an 1606. [25][71] Dom. Baudius [72] en a plusieurs fois parlé en ses Epist., et s’en est moqué. [26] Petrus Denaisius, Cameræ Imperialis, quæ Spiræ est, Assessor, edidit etiam adversus Lipsium Dissertationem de Idolo Hallensi. [27][73][74][75] P. Du Moulin, [76] en son Accomplissement des prophéties, page 168, se moque de Lipse en ces mots : « Lisez les miracles de Notre-Dame de Hault en Flandres publiés par M. Lipsius, et vous verrez que ce bonhomme a employé 40 ans à amasser des fleurs de la grammaire latine pour les verser aux pieds d’une image, et clore toute sa philologie par une farce. » [28][77] Scaliger même, faisant allusion à quelques vers que fit en ce temps-là Lipsius, par lesquels il consacrait sa plume à la Vierge Marie en ces mots,
Hanc, Diva, pennam, interpretem mentis meæ, etc., [29]
qui sont à la fin de sa Diva Virgo Hallensis, se moquant de Lipse pour ces bagatelles indignes d’un tel homme que lui, fit aussi ce distique qui n’a jamais été imprimé :
Nil poterat levius penna tibi, Virgo, dicari,
Nil levius penna est quod tibi scripsit opus. [30][78]
Même Bartholomæus Keckermannus, [79] lib. de natura Historiæ, pag. 120, en a témoigné aussi son mécontentement par ces mots : Et, quod cum dolore dico, Justus Lipsius eo abreptus est ut etiam scripserit vitam Mariæ Hallensis. [31]
Ses livres des Politiques [80] ont été fort approuvés, jusque là que M. le président Jeannin [81] disait qu’il n’y avait rien là-dedans qui ne fût confirmé par l’expérience. Et néanmoins, deux propositions, entre autres, firent que Cornheertius [82] entreprit d’écrire contre lui, qui multos habuit fautores, [32] mais son livre ne fut qu’en hollandais. Ces deux propositions furent : l’une, de permittendo hæreticidio, où il a employé ces deux mots, Ure, seca ; l’autre fut son opinion de fato. [33] Lipse prétendait que MM. les États [83] imposeraient silence à ce Cornheertius, mais il arriva tout au contraire : c’est pourquoi Lipse se dépita, et s’en alla, sous ombre d’être malade, aux eaux de Spa, [84] où il demeura longtemps, pour voir si ceux de Hollande ne le rappelleraient pas. Et voyant que non, il délibéra de se retirer d’avec eux, et stationem firmam quærere. [34] Alors, il fut brigué par quatre princes, savoir par le roi d’Espagne, [85] par le pape, [86] par le grand-duc de Toscane [87] et par l’électeur de Cologne. [88] Il se donna au premier et se retira à Louvain avec ces trois qualités suivantes : de professeur du roi, d’historiographe et de conseiller d’État. Et de fait, il avait séance au Conseil quand il voulait aller à Bruxelles ; [89] et tout cela par le moyen d’un certain Martinus Idiaqueus, [90] secrétaire d’Espagne qui était grand ami de Lipse et auquel il a écrit Epist. 34 in Centuria singulari ad Italos et Hispanos. [35][91]
- [Christiani a Judæis et Turcis dicti Nazarei.] — Les juifs [92] et les mahométans [93] n’appellent les chrétiens que Nazaréans parce que Notre Seigneur Jésus-Christ était de Nazareth. [94] Nazareni non est nomen partis alicujus ; sed omnes in Palestina Christani, ideo quod eorum Dominus Nazarenus fuisset sic appellabantur. Vide Annotatio mea ad lib. 2 de Veritate Religionis Christianæ pag. 368. [36][95][96][97]
- [Versio Jobi vitiosa.] — In carne mea videbo Deum Salvatorem meum : Cela n’est pas dans Job [98] et n’y fut jamais. Est vitium interpretis. [37] Il y a dans la Bible quantité de passages ainsi mal traduits, et qui disent tout autrement qu’il n’y a dans l’original. [99]
- [Qui était Job.] — Job [100] était iduméen [101] et non pas juif. Les Iduméens étaient descendus d’Ésaü, [102] et non pas de Jacob [103] comme les juifs. Aux successeurs d’Ésaü, sufficiebat ad salutem mera et unica circumcisio. Judæis vero alia requirebantur, nimirum præcepta legalia, etc. [38][104] C’est pourquoi Job, sans avoir été juif, peut avoir été sauvé, pourvu qu’il n’eût pas péché contre la loi de nature, qui était leur principale loi après la circoncision.
- <[Richelieu.]> — Quand le cardinal de Richelieu [105] eut extorqué du bonhomme Richer le désaveu de son livre de Ecclesiastica et Politica potestate, le pape [106] fut fort réjoui de ce désaveu car il espérait par ce moyen-là de miner le richérisme [107] en Sorbonne [108] et de faire recevoir le concile de Trente en France ; [109] mais Dieu en a autrement disposé, et < il > en est autrement arrivé, à la confusion des hommes et des sages mondains, et crois qu’ils sont bien loin de leurs prétentions. Le nonce [110] qui lors était ici me dit à moi : « Nous faisons bien état de la prise de La Rochelle, [111] mais encore plus de la rétractation de Richer. » [39] Voilà comment ces maîtres politiques raffinés ont beaucoup plus grand soin de leur intérêt que du service de Dieu ; et tout cela est venu du cardinal de Richelieu qui ne se souciait que de son ambition, aux dépens de qui que ce pût être, ou de l’État ou de la religion. Il n’avait autre soin que de se conserver et régner, comme il a malheureusement fait, pour le bien de toute l’Europe. Cet homme était aveuglé d’ambition et, sur ce seul pivot, roulait son esprit, qui remuait toute la terre. C’est par cette seule ambition qu’il a bâti les murailles de la Sorbonne, de laquelle, en même temps, il a voulu détruire les fondements lorsqu’il a tâché d’en arracher et d’en ruiner la bonne doctrine. C’était un misérable homme qui a tout troublé et tout ruiné, et après avoir rongé jusqu’aux os la pauvre France, Dieu a permis qu’il soit mort lui-même tout maigre et tout sec. Sur quoi, ce distique est bon et vient fort à propos : [112]
Qui Patribus populoque et carnem rosit et ossa,
Quam merito carnem rosus et ossa perit ! [40]
N’était-ce pas un misérable spectacle de cet homme quand il se fit amener de Lyon à Paris dans sa machine, avec laquelle, comme d’un pont-levis, il se faisait guinder dans les chambres pour y passer une nuit misérable et telle que les font d’ordinaire les tyrans ? N’était-ce pas avec raison que les vers suivants ont été faits sur cette machine ?
Cum foribus spretis media in tabula domorum
Richelio placuit scandere ponte novo ;
Aut hæc in nostros fabricata est machina muros,
Aut aliquid, dixit Gallia, triste latet.
Ast ego : venit ad hoc post tot molimina, dixi,
Quo sese posset dicere Pontificem. [41]
Comme, à cause de ce mot Pontifex, je lui citai l’épigramme suivant que quelque huguenot a fait,
Flumen apud Superos nullum est ; quid pontibus ergo
Est opus ? Est quid opus denique Pontifice ?
Ast apud infernos tria cum sint flumina, soli
Illi habeant pontes Pontificesque suos, [42][113]
il me répondit que la pointe en était bonne, mais que ce mot infernos ne valait rien et qu’il gâtait tout, qu’il n’était pas latin. Et puis après me dit : « Quand vous voyez un bon poète huguenot, il faut croire qu’il est calviniste, car jamais les luthériens [114] n’en ont eu un bon ; mais entre les calvinistes, il y a eu Buchanan, [115] qui est le premier du monde après Virgile. » [43][116]
Horace [117] a dit quelque part : Equus me portat, alit Rex. Il faut qu’un médecin dise : Equus me portat, alit plebs. Et en ce cas-là, sa condition est meilleure que d’être au roi, car Reges et Principes moriuntur, populus autem non moritur. [44][118][119]
- [Médecins de Hollande, Forestus, Heurnius, etc.] — Le meilleur médecin que j’aie connu en Hollande a été Petrus Forestus, [120] qui a fait des Observations de médecine. Il m’a traité malade, fort petit et plusieurs fois. Johannes Heurnius [121] était un autre médecin fort savant, mais malheureux praticien ; et son fils, Otho Heurnius, [122] est plus savant que son père, mais il est encore moins bon médecin que lui. [45] Petrus Pavius [123] était bon médecin et grand anatomiste, qui paraissait fort savant en ses dissections, [124] mais la maladie lui fit tourner l’esprit.Vid. Joan. Meursii Athenas Batavas. [46][125]
- [Beverovicius.] — Le plus célèbre médecin qui soit aujourd’hui en Hollande est Johannes Beverovicius à Dordrecht, [126] qui multa scripsit de calculo, de Idea Medicinæ veterum, de vitæ Termino. [47][127]
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