À Charles Spon, le 6 décembre 1644, note 24.
Note [24]

Histoire naturelle de Pline, livre xxix chapitre viii ; Littré Pli, volume 2, page 301) :

Theriace vocatur excogitata compositio luxuriæ. Fit ex rebus externis, quum tot remedia dederit natura, quæ singula sufficerent. Mithridaticum antidotum ex rebus liv componitur, interim nullas pondere æquali, et quarundam rerum sexagesima denarii unius imperata. Quo deorum, perfidiam, istam monstrante ? Hominum enim subtilitas tanta esse non potuit. Ostentatio artis et portentosa scientiæ venditatio manifesta est. Ac ne ipsi quidem illam novere.

« On donne le nom de thériaque à une composition conçue pour le luxe ; {a} on la prépare avec des substances étrangères, tandis que la Nature a donné tant de remèdes qui suffiraient pris un à un. L’antidote de Mithridate est fait avec 54 ingrédients dont aucun n’est à la même dose, et il y a tel qu’on prescrit de mettre à la soixantième partie d’un denier. {b} Quel dieu malfaisant leur a enseigné ces duperies ? car la subtilité humaine ne pouvait aller jusque-là. C’est manifestement une vaine ostentation de science et un charlatanisme monstrueux. Au reste, les médecins eux-mêmes ne savent pas ce qu’ils font. »


  1. Dans leur observation xi, Guy Patin et Charles Guillemeau ont traduit luxuria par luxurieuse et s’en sont expliqués (v. sa note [3]). Somptueuse et luxueuse sont les deux adjectifs qui conviendraient le mieux.

  2. Soit quelques milligrammes. V. note [9], lettre 5, pour le mithridate qui a tiré son nom du roi Mithridate vi (v. note [4] de l’observation xi).

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 6 décembre 1644, note 24.

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(Consulté le 20/04/2024)

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