À MM. de Tournes, le 1er avril 1657, note 3.
Note [3]

Faut-il vraiment croire Guy Patin quand, écrivant à deux libraires de Genève qu’il voulait amadouer, il se déclarait grand admirateur du livre qui devait leur être le plus cher ?

Institution de la Religion chrétienne : en laquelle est comprise une somme de piété et quasi tout ce qui est nécessaire à connaître en la doctrine de salut. Composée en latin par Jean Calvin, et translatée en français par lui-même. {a} Avec la Préface adressée au très-chrétien roi de France, François premier de ce nom : par laquelle ce présent livre lui est offert pour confession de Foi. {b} Habac. i. {c} Jusques à quand Seigneur ? {d}


  1. Ouvrage fondateur du calvinisme (v. note [15], lettre 97), publié pour la première fois en latin, Christianæ Religionis Institutio, à Bâle en 1536.

  2. Livre d’Habaquq (14e des 18 livres prophétiques de l’Ancien Testament), Première plainte du prophète, la déroute de la justice :

    « Jusques à quand Seigneur, appellerai-je au secours sans que tu écoutes, crierai-je vers toi : “ À la violence ! ” sans que tu délivres ? »

  3. Épître dédicatoire de 38 pages, datée de Bâle le 23 août 1535, qui est un des manifestes fondateurs des guerres françaises de Religion (1562-1598), avec cette conclusion : {i}

    « Tu as, ô roi très magnifique, la venimeuse iniquité de nos calomniateurs exposée par assez de paroles, afin que tu n’inclines pas trop l’oreille pour ajouter foi à leurs rapports. Et même, je doute que je n’aie été trop long, vu que cette préface a quasi la grandeur d’une défense entière ; combien que par icelle, je n’aie prétendu composer une défense, mais seulement adoucir ton cœur pour donner audience à notre cause. Lequel tien cœur, combien qu’il soit à présent détourné et aliéné de nous, j’ajoute même enflammé, {ii} toutefois j’espère que nous pourrons regagner sa grâce, s’il te plaît une fois, hors d’indignation et courroux, lire cette confession, laquelle nous voulons être pour défense envers ta Majesté. Mais si au contraire, les détractions des malveillants empêchent tellement tes oreilles que les accusés n’aient aucun lieu de se défendre. D’autre part, si ces impétueuses furies, sans que tu y mettes ordre, exercent toujours cruauté par prison, fouets, géhennes, {iii} coupures, brûlures : nous certes comme brebis dévouées à la boucherie, serons jetés en toute extrémité. Tellement néanmoins qu’en notre patience nous posséderons nos armes et attendrons la main forte du Seigneur : laquelle, sans doute, se montrera en saison, et apparaîtra armée, tant pour délivrer les pauvres de leur affliction, que pour punir les contempteurs. »

    1. Où j’ai respecté la curieuse construction des phrass, mais modernisé la ponctuation et l’orthographe.

    2. V. note [67] du Faux Patiniana II‑7 pour l’affaire des placards qui, en octobre 1534 à Paris, avait mené six luthériens sur le bûcher.

    3. Tortures.
  4. Sans lieu ni nom, 1541, in‑4o de 822 pages.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À MM. de Tournes, le 1er avril 1657, note 3.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0475&cln=3

(Consulté le 12/12/2024)

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