À André Falconet, le 21 mars 1662, note 3.
Note [3]

Noël Falconet s’apprêtait à étudier auprès d’Annibal Barlet, résidant au Collège de France (« dans Cambrai », v. note [15], lettre 153). Guy Patin le considérait comme un des rares savants capable d’enseigner la chimie à peu près sainement. Dans son Vrai et méthodique cours de la physique résolutive, vulgairement dite chimie (Paris, 1657, v. note [12], lettre 399), Barlet se montrait en effet réservé à l’égard de l’antimoine en deux passages qui devaient fort réjouir Patin.

  • Page 177, sur la question D’où procèdent les couleurs de l’antimoine, avec, en marge, la mention Charlatans antimoniaux :

    « L’antimoine ou entremine, c’est-à-dire participant et du minéral et du métal, doit ses diverses couleurs au feu, moyennant son soufre, et ne donne aucune huile ni aucun sel s’il n’est brûlé avec d’autres, incapables de division ; < ce qui ne se peut faire, > quant à ses facultés, sans sa totale destruction : contre ceux qui le veulent faire plutôt purgatif par le bas que vomitif, pour complaire aux délicats et rendre leurs bourses vomitives ; < et voilà > en quoi consiste leur secret, ce qui se prouve par le remède diaphorétique qui en est fait. »

  • Pages 527‑528, parlant du corps qui se défend contre l’antimoine dans une Comparaison du bon père de famille avec la Nature :

    « Et le tout à l’imitation du bon père de famille qui, ayant surpis son ennemi étranger, et découvert être entré à son insu chez lui pour l’en déposséder et le meurtrir, d’un cœur hardi, chaud et généreux, le poursuit vivement de toutes parts, par portes et par fenêtres, et, avec lui, ses ennemis occultes et domestiques. Vrai est que si par malheur il se trouve plus faible qu’eux, comme contraires et de nation diverse, pour lors, il faut périr, ne plus ne moins que si ledit antimoine est trop abondant ou trop impur, il éteint notre chaleur et nous fait mourir comme tout autre remède donné mal à propos. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À André Falconet, le 21 mars 1662, note 3.

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(Consulté le 14/12/2024)

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