Note [4] | |
Franciscus Mercurius Van Helmont (1618-1699), fils de Jan Baptist (mort en 1644) veilla à l’édition posthume de l’Ortus medicinæ [Naissance de la médecine] (Amsterdam, 1648, pour la première de multiples éditions, v. note [4], lettre 340) et des Opera omnia [Œuvres complètes] (Francfort, 1682, v. note [4], lettre latine 125) de son père. Alchimiste, visionnaire, hébraïsant, Franciscus Mercurius hérita de son père le goût des sciences occultes, mais sans son génie. Familiarisé dans sa jeunesse avec les procédés des arts et même des métiers, il avait étudié la médecine, mais se livra particulièrement à l’alchimie ; il croyait à la métempsycose, à la panacée, à la pierre philosophale, à la Cabale (v. note [27] du Borboniana 1 manuscrit), etc. Voulant étudier les mœurs et la langue des zingari, il se joignit à une troupe de ces bohémiens et parcourut l’Europe avec eux. Son ouvrage le plus connu est l’Alphabeti vere naturalis hebraici brevissima delineatio [Très brève description de l’alphabet hébreu, qui est véritablement naturel à l’homme] (1667). Il prétendait que l’hébreu est si bien la langue naturelle de l’homme, celle que les organes vocaux émettent spontanément, qu’en représentant ses sons par des images, les sourds-muets l’articuleraient à première vue. C’était là le but qu’il poursuivait avec son alphabet primitif. Il est inutile d’ajouter qu’il ne l’a jamais atteint. Leibnitz lui fit cette élogieuse épitaphe (Nouvelles de la République des lettres, novembre 1699, page 599) :
En 1670, Franciscus Mercurius fut appelé en Angleterre au chevet de la philosophe lady Anne Conway (1631-1679) ; il vécut auprès d’elle à Ragley jusqu’à sa mort, lui servant de médecin, de mentor et de confident. Dans cette période, Van Helmont devint quaker (v. notule {a}, note [32], lettre 662) et convertit lady Anne aux pratiques et croyances de cette secte ; mais quand elle mourut, à la suite d’une mémorable dispute, il se fâcha avec les quakers et regagna le continent (G.D.U. xixe s. et Éloy). Une telle biographie rend aisément compte des déboires de Franciscus Mercurius avec l’Inquisition dont Guy Patin parlait ici. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Nicolas Belin, le 13 mai 1662, note 4.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0731&cln=4 (Consulté le 14/12/2024) |