À Adolf Vorst, le 27 avril 1663, note 4.
Note [4]

Pour la cohérence du propos, ma traduction a remplacé ut (conjonction affirmative) par ne (négative) dans ut ex Italiæ finibus bellum arceatur, « de sorte qu’une guerre nous vienne < ne nous vienne pas > des sommités d’Italie ».

Le traité entre le pape Alexandre vii et Louis xiv, qui mit fin au conflit engendré par l’affaire des gardes corses, ne fut conclu qu’en février 1664 à Pise (v. note [1], lettre 772). Les négociateurs en furent le légat du pape en France, Cesare Maria Antonio Rasponi, et Louis d’Anglure de Bourlémont, auditeur de Rote à Rome (v. note [33], lettre 342) et plénipotentiaire du roi, accompagnés par les ambassadeurs d’Espagne et de Venise en France, Gaspar de la Fuente et Alvise Sagredo (v. note [7], lettre 766). Je n’ai pas identifié le Savoyard et le Parmesan qui participèrent aussi aux préparatifs.

Dans son Histoire des papes, depuis saint Pierre jusqu’à Benoît xiii inclusivement… (La Haye, Henri Scheurleer, 1734, in‑4o, tome cinquième, pages 332‑333), François Bruys explique que :

« Mais au moment où tout paraissait disposé à la guerre, le pape sentit sa faiblesse ; et ses parents, qui voulaient profiter du peu de vie qui lui restait, aimèrent mieux qu’il s’accommodât avec le roi de France à quelque prix que ce fût, que de s’exposer à une guerre ruineuse, dont il ne verrait la fin qu’à la confusion et au préjudice de sa famille. Le fier pontife, qui avait rejeté les sollicitations que l’Espagne et l’Italie avaient employées pour le porter à la paix, s’y résolut de lui-même tout d’un coup, plus sensible aux intérêts de ses parents, qui la souhaitaient, qu’à ceux de tous les princes chrétiens qui lui en avaient auparavant représenté la nécessité.

L’accommodement fut d’abord négocié à Lyon, où le duc de Créqui refusa de traiter avec le Sr. Rasponi en qualité de nonce apostolique, mais seulement en qualité de plénipotentiaire. Cela fut cause que les conférences furent transférées dans la Savoie, où on ne conclut encore rien parce que le roi voulut qu’on satisfît en même temps les ducs de Parme et de Modène. Enfin, le roi ayant nommé la ville de Pise pour y conclure cette paix, ou n’en plus parler, elle y fut conclue heureusement le 22e de février 1664. »

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Adolf Vorst, le 27 avril 1663, note 4.

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(Consulté le 08/12/2024)

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