De Charles Spon, le 6 avril 1657, note 5.
Note [5]

Le miséréré est une sorte de colique causée par un pli qui se fait dans les intestins, qui empêche le passage des vents et des excréments. Il y en a qui en ont été guéris en avalant une balle de mousquet qui par son poids, remet le boyau en état. On l’appelle autrement passion iliaque ou volvulus » (Furetière). Il s’accompagne ordinairement vomissements de matières dites fécaloïdes (ayant l’odeur des matières fécales, mais sans en avoir la consistance et les autres caractères).

Le mot vient du « psaume 51e qui commence en latin par ces mots, Miserere mei, Deus [ayez pitié de moi, Dieu] » (Littré DLF), pour dire qu’il convient de commencer ses ultimes prières quand le mal attaque.

Comme le choléra morbus (v. note [24], lettre 222), le miséréré portait le nom familier de trousse-galand. Le cas décrit très précisément par Charles Spon correspond à une occlusion intestinale provoquée par l’engagement (étranglement) de l’intestin grêle (iléon) dans une hernie scrotale (ou inguinale, au niveau de l’orifice qui fait communiquer les bourses, ou scrotum, avec la cavité de l’abdomen), où il se tord (vovulus). La réduction de telles hernies, outre la chirurgie, fort périlleuse à l’époque, reposait sur le port de bandages (appareils contentifs ou bandages herniaires) qui réduisaient la déhiscence de la paroi abdominale, empêchant l’intestin de s’y engager. Jean Champion refusa d’être opéré et ne survécut pas à l’accident.

Dans sa lettre latine du 30 juillet 1660 à Thomas Bartholin, Guy Patin a dit être lui-même atteint de hernie scrotale et porter un bandage pour s’en soulager.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Charles Spon, le 6 avril 1657, note 5.

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(Consulté le 16/04/2024)

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