Note [6] | |
Dans la seconde partie de l’Euphormion de Jean Barclay (v. note [20], lettre 80), Henri iv apparaît sous le pseudonyme de Protagon. Introduit dans le palais (l’Arsenal) de Doromise (Sully), Euphormion assiste au mariage de la jeune et jolie Casina avec Olympio, déguisé en femme (page 141) :
Dans cette satire allégorique, Casina est Jacqueline de Bueil (v. note [4], lettre 579), orpheline de bonne famille. Elle fut plus ou moins vendue (30 000 écus) à Henri iv, à l’âge de 15 ans, par une grand-tante qui lui tenait lieu de tutrice (Charlotte de la Trémoille, princesse de Condé). Quelques semaines après la « négociation », le 5 octobre 1604, le roi donna de la respectabilité à sa nouvelle maîtresse en lui faisant épouser celui que Barclay appelait Olympio : Philippe de Harlay de Champvallon, sieur de Cézy, gentilhomme ruiné ; la belle ne le vit que le jour de son mariage, et le royal amant lui acheta le comté de Moret. Casina est le titre d’une pièce de Plaute, qu’Édouard Sommer, dans son édition des Comédies de Plaute (Paris, L. Hachette et Cie, 1865, in‑8o), a introduite par cette notice (tome premier, pages 235‑236) : « Si l’on n’a pas lu Casina, on ne saurait se faire une idée de la licence que comportait le théâtre des Romains. Dans cette pièce, Plaute est le rival d’Aristophane, dont il égale presque les tableaux les plus licencieux, sans s’élever cependant, ou plutôt sans s’abaisser jusqu’à la verve impudente de Lysistrate. {a} Le dénoûment de Casina est sans aucun doute moral et honnête ; mais avant d’y arriver on risque plus d’une fois de se boucher les oreilles et de détourner les yeux. En 1607, la belle Jacqueline mit au monde un bâtard, Antoine de Bourbon, comte de Moret (v. note [32] du Patiniana I‑1), qui fut légitimé l’année suivante. La comtesse réussit à faire annuler son mariage et après des années de vie légère, elle s’adonna à la dévotion. Elle en sortit après la mort de Henri iv et épousa en 1617 René ii du Bec-Crespin, marquis de Vardes. Ils eurent deux fils : l’aîné, François-René, fut le marquis de Vardes (v. note [2], lettre 579), que ses intrigues à la cour de Henriette d’Angleterre ont rendu célèbre ; le cadet, Antoine, comte de Moret, avait été tué au siège de Gravelines le 13 août 1658. La comtesse était morte en octobre 1651. Tallemant des Réaux a consacré une historiette à Mme de Moret et M. de Cézy (tome i, pages 62‑65). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 27 août 1658, note 6.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0535&cln=6 (Consulté le 02/12/2024) |