Autres écrits : Le manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé (recueil Peÿrilhe), note 67.
Note [67]

Fundamenta pathologiæ et therap. de spasmo cynico [Bases de la pathologie et de la thérapeutique, du spasme cynique] (note de Pierre Suë), titre abrégé des :

Io. Friderici Cartheuser, Medicinæ Doctoris, eiusdemque in Universitate regia Viadrina Professoris publici ordinarii, Fundamenta pathologiæ et therapiæ, prælectionibus suis academicis accommodata. Tomus i. Potiora morborum genera morbosque capitis et pectoris continens.

[Bases de la pathologie et de la thérapie, que Io. Fridericus Cartheuser, {a} docteur en médecine, premier professeur public de cette matière en l’Université royale de Francfort-sur-l’Oder, a tirées de ses leçons académiques. Tome i, contenant les principaux genres de maladies et les affections de la tête et du thorax].


  1. Johann Friedrich Cartheuser (1704-1777).

  2. Francfort-sur-l’Oder, Johann Christian Kleyb, 1758, in‑8o ; tome i, section vii, chapitre ii (pages 501‑504), de Spasmo cynico et Risu Sardonio [Spasme cynique et Rire sardonique].

Pour Cartheuser, convulsio canina [convulsion canine], risus sardonius [rire (ou ris) sardonique], tortura oris [torture (contorsion) de la bouche] et spasme cynique forment une même entité pathologique, qui affecte une moitié de la face. Il ne les qualifie pas explicitement de chroniques et ne mentionne pas la douleur comme étant l’un de leurs symptômes. Voici sa définition du rire sardonique (note a, page 501) :

Risus Sardonius hæc affectio appellari creditur ab herba Sardonia, secundum traditionem in Sardinia primum inventa. Planta hæc vulgo Apium risus dicitur, et ranunculi venenati species est, quæ commesta spasmum hunc, mentisque alienationem producit.

[Le nom de cette affection qu’on appelle rire sardonique vient, croit-on, de la sardonia, plante que la tradition dit avoir été découverte en Sardaigne. Elle est vulgairement dite ache du rire ; {a} c’est une espèce de renoncule vénéneuse qui provoque ce spasme et une aliénation d’esprit quand on la mange].


  1. L’ache est une plate ombellifère qui ressemble au persil. L’Encyclopédie a fourni là-dessus quelques utiles compléments.

    • Sardoa ou sardoné :

      « Nom donné par les Anciens à la renoncule à feuilles d’ache, autrement dite apiastrum ; c’est un poison reconnu de tout temps pour tel ; mais Pline l’a confondu avec le baume sous le nom d’apiastrum, que les abeilles, {i} dit-il, recueillent en Italie. Le sardon a été nommé par les Grecs sardonia herba, parce que cette plante abonde dans l’île de Sardaigne, autrefois nommée Sardonia. »
    • Sardonien :

      « Maladie, est le même que ris involontaire et convulsif ; cette épithète vient au mot ris de l’herba sardonia ou sardoa, qui n’est autre chose que le ranunculus palustris, apii folio lævis, {ii} qu’on dit exciter une espèce de manie dans laquelle les joues sont retirées, de manière que l’on dirait que le malade rit ; c’est de là que vient l’expression proverbiale de ris sardonien pour ris forcé ; c’est avec raison qu’on le regarde comme un symptôme très dangereux, car il est suivi d’une mort subite et inattendue, {iii} déguisé sous la forme d’un ris faux et contre nature. »

      1. Apes en latin.

      2. Renoncule palustre, à feuille d’ache lisse.

      3. V. note [15], lettre 554.

      Ainsi défini, le rire sardonien ou sardonique évoque, par son évolution mortelle, le trismus du tétanos (dû à une toxine d’origine bactérienne, et non végétale, v. note [2], lettre 907).


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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Autres écrits : Le manuscrit 2007 de la Bibliothèque interuniversitaire de santé (recueil Peÿrilhe), note 67.

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(Consulté le 14/10/2024)

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