Note [7] | |
En novembre 1643 Michel i Particelli d’Émery (v. note [6], lettre 46) avait acheté la charge de contrôleur général créée en mai précédent. Il l’avait due au soutien de Mazarin qui appréciait ce grand commis formé sous Richelieu. En juillet 1647, la même faveur l’avait amené à la surintendance des finances. Il y avait pris, entre autres, les très impopulaires édits du Toisé (1644, v. note [6], lettre 127) et du retranchement des gages des officiers. Le 9 juillet 1648, Mazarin avait poussé la reine à révoquer ce bouc émissaire de la vindicte populaire, dans la vaine espérance de désarmer l’opposition parlementaire et de disposer les esprits à la conciliation. Le maréchal de La Meilleraye remplaçait Particelli d’Émery, mais il était dépourvu de toute capacité en matière financière. L’arrêt d’union conclu le 13 mai avait tenu bon (v. note [7], lettre 156), la Chambre Saint-Louis réunissait régulièrement les cours souveraines depuis le 13 juin, elle avait déclaré ses 27 articles le 2 juillet : diminution des impôts, annulation de taxes nouvelles, suppression des dédoublements des charges d’officer, renouvellement sans condition de la paulette ; création d’une Chambre de justice pour mettre fin aux abus des financiers et des partisans ; instauration d’un pouvoir de légiférer indépendamment de la Couronne en matière financière ; suppression des commissaires et intendants nommés par le roi pour rendre tout leur pouvoir (et tous leurs revenus) aux officiers propriétaires de leur charge ; instauration par l’article 6 d’une sorte d’habeas corpus, « Aucun sujet du roi ne pourra être détenu prisonnier plus de 24 heures sans être interrogé et rendu à son juge naturel », et d’une sorte d’immunité parlementaire, « Aucun officier ne pourrait être troublé dans sa fonction par lettre de cachet ». Tout à fait inadmissibles pour la Couronne, ces textes « ne furent pas acceptés, sauf pendant les “ événements ”, faute de mieux et en apparence. » (Goubert, pages 202‑205). Le besoin d’argent pour effacer la dette de l’État et éviter la banqueroute avait dépassé les limites du tolérable, la Fronde parlementaire allait grand train. |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Claude II Belin, le 11 juillet 1648, note 7.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0157&cln=7 (Consulté le 04/10/2024) |