Annexe : Les deux Vies latines de Jean Héroard,
premier médecin de Louis xiii, note 90.
Note [90]

V. note [46], lettre 226, pour Claude de Rouvroy, duc de Saint-Simon, père de Louis, le célèbre mémorialiste.

Charles Guillemeau a notamment rendu hommage à Saint-Simon quand il a évoqué sa candidature à la succession de Jean Héroard (en 1628, Cani miuro, page 32) :

Rex nuperrime illustrissimum jam a Sancto Simone Ducem tum Prothyspaspisten, Cubiculi Nobilem Primarium, inconsulto Richelio, quod huic mortis erat instar, creaverat : de me tam liberum non habebat, quam vellet, invito illo actum peragere ac obtinere. Ita non semper illis quod libet, licet : et sibi quod vehementer volunt, non licere tamen interdum perferunt : verumtamen cum corde suo cogitat, mihique per gratiosissimum illum a Sancto Simone Ducem nunciat, rem mihi ratam esse, perficerem modo de ea sibi, ut Regina Mater, velle se, verbo testaretur. Causam sibi eam fore, ut instanti Richelio, quod nolens receperit, eo exolvatur.

[Le roi avait tout récemment nommé premier écuyer et premier gentilhomme de la Chambre le déjà très illustre duc de Saint-Simon, {a} mais sans avoir consulté Richelieu, ce qui était comme un arrêt de mort pour le duc. Le roi n’avait pas été aussi libre qu’il le voulait d’agir à mon égard, en me procurant jusqu’au bout son soutien à l’insu du cardinal. Ainsi n’est-il pas toujours permis à ces gens de faire ce qui leur plaît ; parfois ils n’ont pas la licence de décider seuls ce qu’ils veulent pourtant ardemment. Toutefois, le roi écoute son cœur et me fait annoncer par le duc de Saint-Simon, son principal favori, que mon affaire est arrêtée et que je parviendrai à mon but pourvu qu’un mot de la reine mère atteste de son accord. Elle va plaider ma cause auprès de Richelieu, qui la rejette instamment et sans appel]. {b}


  1. Saint-Simon a été nommé premier écuyer (v. supra note [29]) en 1627 et premier gentilhomme l’année suivante.

    V. supra note [38] pour hypaspistês (écuyer), ici déformé en hyspaspistês et associé au préfixe proto (premier).

  2. J’ai trouvé inutile de m’échiner à traduire la suite : dans son sabir latin rébarbatif, Guillemeau y détaille à foison les intrigues de cour qui l’empêchèrent d’accéder à la charge de premier médecin. Il y met surtout en avant François Vautier (v. supra note [7]), déjà premier médecin de Marie de Médicis, qui briguait aussi celle d’archiatre royal. Il ne parvint bien sûr pas à cumuler les deux fonctions, en dépit du soutien de Richelieu, qui l’employait à espionner Leurs Majestés.

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Les deux Vies latines de Jean Héroard,
premier médecin de Louis xiii, note 90.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=8225&cln=90

(Consulté le 14/12/2024)

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