Note [21] | |
« sur les démoniaques » est le titre du 54e des 60 dialogues des : Iulii Cæsaris Vanini Neapolitani, theologi, philosophi, et iuris utriusque doctoris, De Admirandis Naturæ Reginæ Deæque Mortalium Arcanis libri quatuor. Après avoir examiné les « subtilités » de Cardan (v. note [30], lettre 6) sur le sujet, l’interlocuteur dénommé I.C. (Iulius Cæsar, qui pourrait bien être un avatar du rugueux calviniste Scaliger, v. note [5], lettre 9) prononce ces fortes paroles (pages 406‑407) : Sacrosanctæ Romanæ Ecclesiæ me subijcio : cæterum illud scio complures (omnes dicere vetat Religio) qui a Dæmone oppressi creduntur, solis melancholicis humoribus conflictari : nam melancholiam purgantibus medicamentis adhibitis convalescunt. ut subticeam non nisi melancholicos morbo huic esse obnoxios, puellas nubiles innumeras, quibus suppressi sunt menses, et viduas multas, quarum retentum semen corrumpitur, ac tetros congignit vapores, hinc mæsti spiritus, qui cerebrum exasperant. Præterea non parum ad hæc confert opinio, et credulitas : quare in Hispanis, et Italia duntaxat Dæmoniaci esse creduntur. in tota Gallia vix unus. in Germania, et Britannia nullus. nec ad Cœli temperiem id ego referam, nam quo tempore ijs in partibus Catholicismus vigebat, innumeros pene ενεργουμενοις adfuisse legi, et a sapientissimis viris accepi, quibus adhibuisse fidem non me redarguent, qui norunt in Hispanico et Italico Cœlo nullum Philosophum, nullum Theologum a Dæmone obsessum esse. Giulio Cesare (ou Lucilio, v. note [2], lettre latine 27) Vanini (Taurisano, Pouilles 1584-Toulouse 1619), médecin, philosophe, théologien, juriste en droit civil et canonique, astrologue et enfin prêtre, a été, avec Cesare Cremonini, l’un des fondateurs du libertinage érudit en Italie. Son premier livre fut l’Amphitheatrum æternæ providentiæ divino-magicum, christiano-physicum, necnon astrologo-catholicum. Adversus veteres philosophos, atheos, epicureos, peripateticos et stoicos [Amphithéâtre de l’éternelle providence, magico-divin, physico-chrétien et aussi astrologo-catholique. Contre les anciens philosophes, athées, épicuriens, péripatéticiens et stoïciens…] (Lyon, Antoine de Harsy, 1615, in‑8o). Peu après, Vanini se rendit à Paris où il se fit un grand nombre de disciples, devint chapelain du maréchal de Bassompierre et publia ses quatre sulfureux livres De admirandis arcanis…. La Sorbonne censura cet ouvrage fort imprégné d’athéisme et Vanini s’en alla à Toulouse (1617), où ses idées jugées subversives le menèrent au supplice : on le condamna à avoir la langue coupée avant d’être brûlé, ce qui fut exécuté avec grande cruauté le 9 février 1619 (v. note [3], lettre latine 27). |
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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Charles Spon, le 16 novembre 1643, note 21.
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0097&cln=21 (Consulté le 10/10/2024) |