À Charles Spon, le 17 juillet 1657, note 6.
Note [6]

Jean Aubry (Auberi dans la graphie de Guy Patin), médecin empirique et alchimiste natif de Montpellier, vivait à Paris vers le milieu du xviie s., et mourut vers 1667. C’était un moine défroqué, moitié visionnaire moitié charlatan. L’abbé Aubry a composé des ouvrages extravagants, dont il tira cependant une sorte de célébrité :

  • Le Firmament de la Vérité, contenant le Nombre de cent Démonstrations assurées, infaillibles et nécessaires, auxquelles personne (hors d’être fou et insensé) ne peut contredire. Qui prouvent que tous les Prêtres, Diacres, Sous-diacres, bacheliers, Licenciés et Docteurs en Théologie, Religieux mendiants, Carmes, Religieux de N. Dame du Mont-Carmel, Dominicains, frères Prêcheurs, Cordeliers, frères Mineurs, Observantins, Récollets, Capucins, Chanoines réguliers, Mathurins, Augustins, Congrégation de l’Oratoire, Chanoines séculiers, Jésuites, Missionnaires de la Congrégation, ou dehors, Doctrinaires, Prieurs simples, Abbés commendataires, Prédicateurs et Barnabites doivent être damnés éternellement, s’ils ne vont prêcher l’Évangile aux Turcs, Arabes, Mores, Perses, Musulmans et Mahométans pour l’Amour de Jésus-Christ. Par Maître Jran d’Aubry, Maître ès sciences Divines et humaines, et Chanoine de Montpellier ; {a}

  • Le Triomphe de l’archée et la Merveille du monde… ; {b}

  • Le Triomphe de l’Amour et l’Échelle de la Gloire, ou la Médecine universelle des âmes, ou Blaquerne de l’Ami et de l’Aimeì ; fait par saint Raymond Lulle, {c} martyr et ermite du tiers ordre Saint-François. Trésor spirituel ou petit livre admirable, et nécessaire aÌ toutes sortes de personnes séculières et religieuses : se trouvant en petit volume, et en peu de mots le chemin véritable du Royaume des Cieux, et la pierre de touche de toutes les dévotions passeìes, présentes, et aÌ venir, jusques aÌ la fin du monde. Deìdieì aÌ saint Raymond Lulle, martyr. Traduit du latin en français, et de nouveau mis en lumière. par Jean d’Aubry, de Montpellier, prêtre, abbeì de Notre-Dame de l’Assomption, conseiller et médecin ordinaire du roi. {d}


    1. Grenoble, Jean de La Fournaise, 1642, in‑8o de 125 pages.

    2. V. infra note [42].

    3. Blaquerne est le héros d’un roman éponyme de Raymond Lulle (v. note [8], lettre latine 167) ; Le Livre de l’Ami et de l’Aimé est un de ses poèmes mystiques.

    4. Paris, « Chez l’auteur de la traduction », sans date, in‑4o.

Guy Patin a consacré à Aubry une bonne partie de sa lettre latine du 27 octobre 1660, à Sebastian Scheffer : il l’y déclare alors âgé de 50 ans et fils d’un avocat de Montpellier, et conclut (v. note [11] de cette lettre) sur cette sentence sans appel, nec aliter est Abbas, quàm ego Iupiter Capitolinus, aut rex Abyssinorum [et il n’est pas plus abbé que je suis moi Jupiter capitolin (pape), ou roi d’Abyssinie].

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Charles Spon, le 17 juillet 1657, note 6.

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=0487&cln=6

(Consulté le 26/04/2024)

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