Jacques Mentel [1] (Jacobus Mentellus, Bussiares, près de Château-Thierry 1599-Paris 1670), docteur régent de la Faculté de médecine de Paris en 1632, y a rempli les fonctions de professeur de médecine, élu pour deux ans en novembre 1645, de professeur de chirurgie, élu pour un an en novembre 1648, [1] puis de censeur sous le décanat de Philibert Morisset (1660-1662).

Mentel est auteur d’une lettre à Jean Pecquet qui figure dans les deux éditions des Experimenta nova anatomica, avec quelques corrections et additions dans celle de 1654. [2] Elle établit, comme le confirme le Clypeus (1655), que Mentel a mis au jour le réservoir du chyle chez le chien en 1629, quand il était archidiacre à la Faculté. [2][3][4] Il l’a ensuite souvent montré aux étudiants, dont Pecquet vers 1647. Le fait devient incontestable si on tient Pecquet pour l’auteur du Clypeus, sous le pseudonyme de Guillaume de Hénaut. [3] Néanmoins, Mentel n’a pas jugé bon de faire connaître autrement sa découverte et ne l’a pas prolongée jusqu’à trouver les lactifères thoraciques, dont il n’a pas disputé la primeur à Pecquet. Cela lui a valu d’être, avec Pierre De Mercenne, l’un des deux « docteurs pecquétiens » de la Faculté de médecine de Paris que Jean ii Riolan a étrillés dans ses Responsiones duæ de 1655, tout particulièrement dans sa Responsio ad Pecquetianos (notamment dans sa 6^e et dernière partie), [5] où il s’est longuement attardé sur sa vaine prétention à descendre de Jean Mentelin qu’il proclamait être le véritable inventeur de l’imprimerie. [6]

La BnF met en ligne (Gallica) un remarquable exemplaire des Experimenta nova anatomica (1651) qui a appartenu à Mentel : il l’a copieusement annoté et y a ajouté un long autographe de Jean Pecquet résumant en français les découvertes qu’il a publiées dans son livre latin. La note [1] de cette annexe détaille les additions manuscrites de Mentel, où transpire son ressentiment.

Guy Patin a souvent mentionné Mentel dans sa correspondance. [4] Auguste Corlieu lui a consacré une courte biographie, [5] où il est question de ses travaux et de sa riche bibliothèque. Il était ami de Gabriel Naudé. [6][7]

Le musée du château de Versailles conserve et met en ligne un portrait de Mentel (non daté, dessiné par René Lochon).