L. 359.  >
À Hugues II de Salins,
le 16 juillet 1654

Monsieur, [a][1]

Je vous dirai, pour réponse à la vôtre, que dans les Opuscules de M. de Baillou, [2] il y a un traité tout exprès de rheumatismo[1] et in Decade Medica Francisci Porti[3][4] deux chapitres, qui tous deux en ont écrit avant Cattier ; [2][5] mais les quatre thèses que cette femme a imprimées valent mieux que ce livre de Cattier. [3] Les Consultations de médecine de Io. Bapt. Montanus [6][7] sont bonnes, mais cela est trop long. [4] Grévin [8] est le premier qui a écrit contre l’antimoine [9] des paracelsistes. Il mourut jeune à Turin [10] où il était médecin de la duchesse de Savoie, [11] l’an 1570, âgé de 30 ans. [5] Claudinus [12] et Frambesarius [13] sont bons. [6] Ce dernier n’est guère fin, il est trop plat ; l’autre n’a jamais guère vu de malades. Lisez Fernel, [14] et vous y accoutumez, Perdulcis [15] n’est qu’un petit clerc au prix de lui ; il a écrit en fort belle méthode et c’est son meilleur.

Le livre de M. Merlet [16] adversus stibium est achevé, il se vendra avant qu’il soit trois jours, on relie ceux dont l’auteur veut faire ses présents ; celui de M. Perreau [17] ne sera fait que dans un mois. Mon deuxième fils [18] est allé voir la Touraine, je pense qu’il est de présent à Poitiers ; [19] quand il sera de retour, je lui délivrerai la vôtre que je viens de recevoir. Mon fils aîné [20] vous envoie un livre qu’a fait M. Guillemeau [21] contre Courtaud, [22] doyen de Montpellier ; lisez-le bien en attendant les autres qui viendront, il écrit maintenant contre l’antimoine en mêmes termes. [7]

Arras [23] est fort pressée des Espagnols et Stenay [24] ne l’est guère des nôtres. [8] Le roi [25] est à Sedan, [26] on dit qu’il revient à Compiègne. [27] Les états d’Angleterre [28] s’assembleront le mois de septembre prochain. Cromwell [29] a fait pendre un prêtre [30] qui disait la messe dans Londres : missificando deprehensus pœnas erit ; [9] Buchanan [31] l’a dit quelque part d’un autre. Je vous baise les mains, et à Messieurs vos père [32] et frère, [33] et suis de tout mon cœur, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Guy Patin.

De Paris, ce 16e de juillet 1654.



Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Hugues II de Salins, le 16 juillet 1654

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(Consulté le 19/03/2024)

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