À Charles Spon, le 28 mars 1643
Note [20]
Louis Servin (Paris 1555-ibid. 1626) s’adonna à la poésie latine et française, étudia le droit et acquit en même temps une érudition qui lui valut d’entrer en relation avec plusieurs lettrés de l’époque, notamment Joseph Scaliger. En 1589, Henri iv ayant transporté le Parlement de Paris à Tours, désigna Servin pour remplacer Jacques Faye (v. note [20] du Borboniana 2 manuscrit) comme avocat général. Dans ces fonctions, il se signala autant par son amour de la justice que par son éloquence, défendit les droits de l’État contre les prétentions ultramontaines et s’attira à ce sujet une censure de la Sorbonne en 1604. Servin resta parfaitement fidèle aux intérêts de la France jusqu’à sa mort qui survint dans des circonstances remarquables : le Parlement avait refusé à Louis xiii divers édits financiers qui pouvaient compromettre la fortune publique ; le roi convoqua un lit de justice pour forcer leur enregistrement ; Servin, fort de sa conscience, prit la parole contre cette mesure violente, « Croyez-le, Sire, dit-il, vous acquerrez une gloire plus solide en gagnant le cœur de vos sujets qu’en domptant vos ennemis » ; comme il prononçait ces derniers mots, sa voix s’éteignit ; il se renversa en arrière, frappé d’une attaque d’apoplexie et rendit l’âme peu après (G.D.U. xixe s.). V. note [50] du Borboniana 5 manuscrit pour son père, Claude Servin.
Guy Patin citait les :
Actions notables et Plaidoyers de Messire Louis Servin, conseiller du roi en ses Conseils et son avocat général en son Parlement, à la fin desquels sont les arrêts intervenus sur iceux. Dernière édition, revue, corrigée et augmentée de plusieurs plaidoyers dudit auteur et d’une table alphabétique des matières. {a}
- Paris, Étienne Richer, 1640, in‑fo de 956 pages, en trois livres.
V. note [37] du Borboniana 1 manuscrit pour la haine que les jésuites nourrissaient à l’encontre de Servin.