À Charles Spon, le 20 mars 1649
Note [100]
« Monseigneur le pape Innocent x » (en italien), Giambattista Pamphili. {a} On retrouve cette insinuation dans la Lettre d’un religieux… {b} et plus explicitement encore, mais plus tard (mars 1651), dans La Mazarinade, {c} où, entre autres avanies et menaces, Mazarin est accusé d’avoir tué un neveu du pape :
« Rejeton de feu Concini, {d}
Pour tout dire Mazzarini,
Ta carcasse désentraillée
Par la canaille tiraillée
Ensanglantera le pavé ;
Ton priape {e} haut élevé
À la perche sur une gaule
Dans la capitale de la Gaule
Sera le jouet des laquais.
[…] Sergent à verge {f} de Sodome ;
Exploitant par tout le royaume,
Bougre bougrant, bougre bougré,
Et bougre au suprême degré,
Bougre au poil et bougre à la plume,
Bougre en grand et petit volume,
Bougre sodomisant l’État
Et bougre du plus haut carat,
[…] Bougre à chèvres, bougre à garçons,
Bougre de toutes les façons,
[…] Homme aux femmes et femme aux hommes
[…] Va rendre compte […]
D’avoir, courtier de Priape,
Supprimé le neveu du pape
Pour plaire à ce beau cardinal
À qui tu servais d’urinal. »
- V. note [2], lettre 112.
- V. supra note [40].
- Sur la copie imprimée à Bruxelles, sans nom, 1651, in‑fo en vers de 14 pages : pamphlet attribué à Paul ii Scarron) et qui a donné son nom au genre littéraire (v. supra note [22]).
- Concino Concini, maréchal d’Ancre (v. note [8], lettre 89).
- Métonymie de la verge en érection, par allusion au dieu Priape (v. note [5], lettre 859).
- Allusion grivoise à la baguette des sergents de justice (v. note [140] des Déboires de Carolus).
Giulio Cesare Sacchetti (v. note [29], lettre 395), protecteur de Mazarin à ses débuts, était sans doute « ce beau cardinal » visé par les deux derniers vers. La haine de Mazarin pour Innocent x était insigne (v. note [4], lettre 112), mais il y avait loin de là à l’accuser d’avoir supprimé un de ses neveux.