À Charles Spon, le 24 mai 1650
Note [54]
Victor Pallu, sieur de Ruau en Touraine (Tours 1604-Port-Royal-des-Champs 22 mai 1650), était frère d’Étienne Pallu, président au présidial et maire de Tours, et d’Anne Pallu, épouse du financier tourangeau Thomas Bonneau (v. note [19], lettre 198). Victor avait étudié la médecine à Paris. En 1628, il avait manqué d’être assassiné dans les Écoles par un bachelier de sa licence nommé Martin, que l’on trouva armé d’un poignard sous sa robe ; on ne sait pour quelle querelle ni pour quelle raison ; il paraît que Pallu n’avait pas de tort car la Faculté ne lui fit aucun reproche et chassa des Écoles celui qui méditait d’être agresseur, et elle porta un décret par lequel elle l’excluait pour toujours de ses bancs (Hazon b).
Reçu docteur régent en 1630, Pallu était devenu médecin de Louis de Bourbon, comte de Soissons, qu’il servit jusqu’à sa mort au combat de La Marfée (près de Sedan, le 6 juillet 1641, v. note [1], lettre 110). Revenu à Paris au printemps de 1643, Pallu avait fait la rencontre de l’abbé de Saint-Cyran, juste libéré de son incarcération à Vincennes, qui mourut entre ses bras (11 octobre 1643).
Acquis à la cause janséniste, Pallu s’était rendu quelques jours plus tard à Port-Royal-des-Champs pour y prendre quelques jours de retraite, mais il s’y fit définitivement solitaire, justifiant son retrait du monde par une lettre publique, datée du 1er novembre 1643 : « Quoi que l’on m’objecte maintenant, je maintiens devant Dieu qu’il m’était impossible de penser sérieusement à une affaire si importante, demeurant dans l’embarras de ma vie ordinaire, au milieu de mes connaissances et de mille occasions dont j’ai trop éprouvé le péril » (Dictionnaire de Port-Royal, page 776). Parmi les quelques écrits médicaux sans grand intérêt de Victor Pallu, Guy Patin a un peu plus tard cité son Stadium medicum… (v. note [15], lettre 234).