À Christiaen Utenbogard, le 24 mai 1663

Note [2]

Outre Johannes Antonides Vander Linden à Leyde (v. note [1], lettre latine 244), Jean Le Rebours, accompagné de son frère Thierry (v. supra note [1]), était allé voir Christiaen Utenbogard à Utrecht pour lui remettre de l’argent que Guy Patin lui devait (comme nous l’apprend le début de sa lettre du 24 août 1663). À ce qu’on peut comprendre, Utenbogard avait de plus présenté à Le Rebours un de ses amis désireux de transférer une grosse somme à Paris. Le maître des comptes perçut l’argent en échange d’un reçu permettant à son frère, Thierry Le Rebours, de verser la somme à quiconque le lui présenterait à Paris.

Ce pécule était distinct des 1 200 livres tournois que Linden avait envoyées à Paris pour y financer le séjour de son fils Hendrik sous la tutelle de Patin : v. le début des lettres latines du même jour que celle-ci (note [1]) et du 4 mai précédent.

C’est la seule apparition du dénommé des Martins dans la Correspondance. Il pourrait bien s’agir du Parisien dont a parlé Dubuisson-Aubenay dans son Journal des guerres civiles (tome ii, pages 152), en date du lundi 15 janvier 1652 :

« M. le duc d’Orléans {a} envoie des gardes chez le sieur des Martins, banquier au quartier des Halles, pour lui faire avouer qu’il avait fait sortir de l’argent dans une charrette couverte de fiens, {b} et que c’était pour amener au cardinal Mazarin. Des Martins n’ayant pas fait de cas de ces questions, les gardes allèrent chez un commissaire du quartier pour le faire aller chez ledit des Martins et l’interroger. Le commissaire refusa, s’il n’avait ordre de ce faire, exprès et par écrit de M. d’Orléans. Eux étant retournés au Palais d’Orléans, le sieur Portail, conseiller de la troisième des Enquêtes, {c} s’y trouva et s’offrit d’aller, comme en effet il alla, chez ledit des Martins, auquel il fit prêter serment et aussi au sieur Pidou, jadis premier commis du sieur Barbier, qui s’y rencontra, et qui répondirent ne savoir rien de cet envoi d’argent, ni de la prétendue charrette de fiens. Mais le mardi 16, le corps des négociants, ayant appris ceci, s’assembla et en fit beaucoup de bruit. »


  1. Rallié à Condé, le duc d’Orléans dirigeait la Fronde parisienne et se démenait pour empêcher le retour de Mazarin en France (v. note [19], lettre 279, pour un aperçu de cette situation politique).

  2. Fumier.

  3. Paul Portail, v. note [37], lettre 294.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – À Christiaen Utenbogard, le 24 mai 1663, note 2.

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(Consulté le 26/04/2024)

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