Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Grotiana 1
Note [35]
« Lettre 34 dans la centurie particulière adressée aux Italiens et aux Espagnols. »
Centurie iii du Iusti Lipsii Epistolarum selectarum Chilias [Millier de lettres choisies de Juste Lipse] (v. supra note [10]), lettre xxxiiii (page 246), datée de Louvain le 28 juillet 1595, à Martinus Idiaqueus, secrétaire du roi à Madrid : {a}
Miraberis cum hanc manum vides, nomen legis. Quid mihi tecum ? Repono, Quid tibi cum optimis artibus ? quarum, omnium elogio, cum et amans et intelligens sis : mirum tibi et insolens, si ego adeam earundem ambitor et cultor ? Iungit nos hoc vinculum : nec ut in profano amore, dissociamur et æmulamur, qui sumere gestimus ex uno rivo. Itaque ea caussa fidenter me ad te misit : atque adeo cum munere, quod Principi inscriptum, id est Regis filio et futuro Regi, debetur in parte etiam Regis ministris. Accipe, inquam, nostra de Militia : accipe me auctorem una, novum clientem sive amicum dici voles ; quem si non aliud, amare vetera et honesta studia, eadem e tenebris et caligine educere, pro virili vides atque igitur si illa amas, me ama. Ita Deus et Rex, iste in ætatem, ille in ævum.[Vous serez surpris quand vous verrez cette écriture, et lirez mon nom. Qu’ai-je à voir avec vous ? Je réponds : qu’avez-vous à voir avec les belles-lettres ? À la louange de tous, il se trouve que vous les aimez et les entendez ; serez-vous donc surpris et trouverez-vous insolite que je me compte parmi ceux qui les briguent et les cultivent ? Ce lien nous unit, si bien qu’il ne nous est permis ni de nous désunir ni de rivaliser en cet amour profane, nous qui désirons ardemment puiser dans le même ruisseau. Voilà pourquoi je vous ai envoyé cette lettre en toute confiance ; et ce à tel point que j’y ai joint un cadeau que j’ai dédié à votre prince, c’est-à-dire au fils de votre roi, et votre futur roi, mais je le dois aussi aux ministres du roi. {b} Acceptez, dis-je, notre de Militia, {c} et, en même temps, acceptez-moi, son auteur, dont vous voudrez bien dire qu’il est votre nouveau protégé ou ami. S’il n’en est pas autrement, vous veillerez de votre mieux à aimer les antiques et honnêtes études, et à les tirer des ténèbres et de l’obscurité. Et si vous les aimez, alors aimez-moi, tout comme Dieu et votre roi, le premier pour l’éternité, le second jusqu’à votre mort].
- Martin de Idiáquez (Martinus Idiaqueus ; province basque espagnole de Guipuscoa 1558-Madrid 1599) avait été secrétaire d’État du Nord, chargé des affaires de Flandres, de France et d’Allemagne, de 1586 à 1592 (Real Academia de la Historia, Diccionario biográfico).
- V. note [13], lettre 152, pour Philippe ii, alors roi régnant d’Espagne, mort en 1598. En 1595, son seul fils vivant était Philippe, prince d’Asturie, qui succéda à son père sous le nom de Philippe iii (v. note [1] du Patiniana I‑3).
- Justi Lipsii De Militia Romana libri quintus. Qui est de Disciplina.
[Cinquième livre de Juste Lipse sur l’Armée romaine, qui traite de la Discipline]. {i}
- Anvers, Plantin, veuve et Ioannes Moretus, 1595, in‑4o illustré de 292 pages ; ont paru ensuite ibid. et id. 1596, in‑4o illustré en deux parties de 330 et 292 pages, dédié au roi Philippe iii d’Espagne :
Iusti Lipsii de Militia Romana Libri quinque, Commentarius ad Polybium. E parte prima Historicæ Facis.[Les cinq livres de Juste Lipse sur l’Armée romaine, Commentaire sur Polybe. Tiré de la première partie du Flambeau historique].
Ernest de Bavière (1554-1612) a été archevêque-électeur de Bavière de 1583 à sa mort. Il était catholique comme le roi d’Espagne, susmentionné (notule {b}), et les deux autres souverains cités par le Grotiana, v. notes :