Autres écrits : Ana de Guy Patin :
Borboniana 10 manuscrit
Note [25]
La teneur de cette annotation marginale laisse penser que Guy Patin en est probablement l’auteur : elle renvoie à un ouvrage qu’il connaissait bien, les Lettres et ambassades de Philippe de Fresne-Canaye. {a}
Dans le troisième tome, livre cinquième, les pages 118‑119 correspondent à l’ambassade française de Fresne-Canaye à Venise. Il écrivait le 11 juillet 1606 à M. de Villeroy, {b} pour lui dire que les Vénitiens sont piqués d’être exclus du jubilé et d’un édit de l’Inquisition contre leurs manifestes, et que, sans le roi, ils s’en fussent ressentis ; il expose quelques points d’accord ; il lui mande aussi le grand scandale et le tort qu’apporte au pontificat cette affaire, et les discours étranges qu’on prêche au public, avec ce passage :
« Vous ne sauriez croire comme, non seulement ce Sénat, mais tout ce peuple s’aigrit des diligences et artifices par lesquels le pape tâche de retirer les ecclésiastiques d’ici, {c} disant qu’il fait tout le contraire de ce que Dieu lui commande de paître ses brebis ; mais les plus grands passent outre et font bien entendre que Sa Sainteté s’abuse fort de penser les avoir de ce côté-là ; et qu’ils sont bien résolus d’endurer pis pour la défense de leur liberté que de voir leurs églises fermées et, par conséquent, le revenu des ecclésiastiques appliqué à la défense de l’État. Il est à désirer que tout cela soit librement rapporté à Sa Sainteté, à ce qu’il pense au fruit qu’il se promet de sa sévérité, qui ne peut être autre, si Dieu ne fait un grand miracle, que de lever le masque sous lequel l’Italie s’est maintenue jusques ici sous son obéissance. Je dis le masque parce qu’en vérité, la religion italienne ne consiste pour la plupart qu’en l’extérieur ; et est aussi différente de notre dévotion française, comme la peinture < l’est > de la vérité. » {d}
- Paris, 1636, v. note [4], lettre 25.
- V. note [5] du Borboniana 8 manuscrit.
- V. note [6], lettre 25, et les autres notes auxquelles elle renvoie, pour l’interdit que le pape Paul v, secondé par les jésuites, avait prononcé contre la République de Venise.
- La suite est transcrite dans le 8e extrait qui figure dans la note [4] de la lettre que Guy Patin a écrite à Claude ii Belin le 2 octobre 1635.