Autres écrits : Ana de Guy Patin :
L’Esprit de Guy Patin (1709),
Faux Patiniana II-5
Note [26]
Nouvel emprunt aux Éloges d’Antoine Teissier (Genève, 1683, v. supra note [11]), dans son addition sur André Vésale (v. note [18], lettre 153), tome premier, pages 260‑262.
Dans ses lettres, Guy Patin s’est intéressé à la mort de Vésale (v. notes [7], lettre latine 452, et [4], lettre latine 474), mais n’a guère parlé de ses ouvrages. Teissier citait trois d’entre eux, dont les deux derniers sont surprenants :
[Abrégé des livres d’André Vésale, natif de Bruxelles, professeur de la Faculté de médecine de Padoue, sur la Structure du corps humain] ; {a}
[Grande Chirurgie d’André Vésale, natif de Bruxelles, médecin du roi Philippe d’Espagne. Divisée en sept livres, elle ne peut rien laisser à désirer de mieux touchant à la parfaite et entière méthode pour guérir les maladies du corps humain. Prosperus Borgarutius, {b} excellent philosophe et médecin royal l’a polie avec soin, corrigée, mise en ordre, éditée et l’a publiée comme sienne. Avec de très amples index des chapitres et de toutes les matières remarquables]. {c}
Consultationes Medicæ Ioannis Baptistæ Montani. Antea quidem Ioannis Cratonis Vratislaviensis Medici Cæsarei opera atque studio corrrectæ, emendatæ, adauctæ : nunc vero et novarum Consiliorum Appendice, et necessariis veterum Additionibus locupletata.[Consultations médicales de Ioannes Baptista Montanus. {e} Précédemment revues, corrigées et augmentées par les soins et le travail de Ioannes Crato, {f} médecin impérial natif de Breslau, les voici maintenant enrichies d’un Appendice contenant de nouvelles consultations, et d’additions nécessaires aux anciennes]. {g}
Cum hoc consilium Doctiss. Medici Andreæ Vesalii inter cætera Montani scripta esset repertum, chartæque hic aliquot vacarent, volui illud quoque studiosis communicare : nam hoc etiam singulari diligentia conscriptur esse videtur.[Puisqu’on a trouvé cette consultation du très savant médecin André Vésale parmi d’autres écrits de Montanus, et qu’il restait ici quelques pages vides, j’ai voulu la communiquer aussi aux personnes studieuses, car elle me semble avoir été rédigée avec singulière diligence].
Bien que professeur d’anatomie au Collège de France, Patin n’a jamais cité la Fabrica de Vésale. Cela peut surprendre, sauf à considérer que cent ans après sa parution, ce remarquable ouvrage, aujourd’hui admiré comme un phare dans l’histoire de la médecine, était tenu pour démodé et imparfait : il en avait paru maints autres dans son sillage (tels ceux de Jean i et Jean ii Riolan, d’André Du Laurens i ou de Caspar i Bartholin), qui l’avaient critiqué, mais aussi plagié ; et les médecins avaient l’esprit fort occupé par les révolutions en cours, autour de la circulation du sang, du mouvement du chyle ou de la microscopie naissante, que Vésale n’avait pas pressenties.