Annexe : Les deux Vies latines de Jean Héroard,
premier médecin de Louis xiii

Note [47]

En astrologie, l’élément du Feu est associé à trois signes (Bélier, Lion et Sagittaire) : né un 22 juillet, Jean Héroard avait vu le jour au tout début du Lion (22 juillet-23 août).

Gilbert Héroard était son oncle paternel. Dulieu le dit « improprement appelé Guillaume » et reçu docteur en médecine de Montpellier en 1554 à l’issue d’études entreprises en 1537, {a} ce cursus d’inhabituelle longueur s’expliquant pas un séjour en Sicile. Dulieu ajoute que :

« cependant, Felix Platter, qui raconte cette cérémonie, la situe au 3 mars 1555. {b} Il lui offrit des pieds d’élan qu’on venait de lui donner ; {c} < Gilbert > fit des cours de 1555 à 1561 et de 1571 à 1593. »


  1. Marie-Pierre Litaudon a eu l’extrême obligeance de m’informer que ses recherches archivistiques ont établi que Guillaume et Gilbert Héroard étaient deux frères distincts de Michel (le père de Jean, v. supra note [21]) : le médecin dont il est ici question se prénommait Gilbert ; Guillaume, secrétaire de la Chambre du roi Henri iii, fut plus tard nommé receveur général des gabelles de Paris, puis commis à la recette générale des deniers provenant de la revente des greffes.

  2. Mémoires de Felix i Platter (Genève, 1866, v. supra note [25]), Séjour à Montpellier, pages 55‑56 :

    « Le 3e de mars 1555, Guilelmus Eduardus < sic > fut reçu docteur en médecine. La promotion, présidée par Saporta, {i} fut célébrée dans l’église en grande solennité et au son des orgues. Le récipiendaire rendit grâces en cinq ou six langues, parmi lesquelles l’allemand, quoiqu’il ne le sût pas du reste. On lui fit faire une belle promenade à travers la ville ; un plumet de soie ornait son bonnet carré ; les hautbois jouaient ; on portait dans le cortège des branches de fenouil {ii} et des figurines de sucre. Il y eut une magnifique collation, on lança plus d’un quintal {iii} de dragées ; l’hypocras {iv} était excellent ; ensuite vinrent les danses. »

    1. Antoine Saporta, alors doyen de Montpellier (v. infra notule {c}, note [89]).

    2. V. note [62], lettre latine 351, pour la symbolique triomphale attachée au fenouil (marathon en grec).

    3. Poids de cent livres (Furetière).

    4. V. notule {a}, note [80], lettre latine 351.

  3. Ces pieds d’élan (v. note [5], lettre 796) ne figurent pas dans l’édition susdite, mais dans celle qui est intitulée Felix et Thomas Platter à Montpellier, 1552-1559–1595-1599. Notes de voyage de deux étudiants bâlois publiées d’après les manuscrits originaux appartenant à la Bibliothèque de l’Université de Bâle (Montpellier, Camille Coulet, 1892, in‑8o de 502 pages), sur le journal de Felix, en date du 13 décembre 1555, page 124 :

    « Hummelius m’écrivait de son côté qu’il m’envoyait des pieds d’élan : je les donnai au docteur Gilbert Héroard. »

La syntaxe latine rend, me semble-t-il, impossible de savoir si « l’esprit ingrat » (vitium ingrati animi) était celui de Guillaume Héroard (Guillemeus) ou celui de son jeune neveu. On en est même à se demander s’il n’y a pas eu confusion entre Guillaume et Gilbert, le médecin, voire leur frère Michel, le chirurgien, père de Jean ; mais il est légitime de faire confiance à l’auteur du Genius Pantoulidamas, plume de Siméon Courtaud, qui appartenait à la famille Héroard.


Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – Annexe : Les deux Vies latines de Jean Héroard,
premier médecin de Louis xiii, note 47.

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(Consulté le 11/12/2024)

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