< L. latine 334.
> À Christiaen Utenbogard, le 16 janvier 1665 |
Codes couleur
×
×
Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. –
À Christiaen Utenbogard, le 16 janvier 1665
Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=1367 (Consulté le 03/12/2024) | ||||||||||||
[Ms BIU Santé no 2007, fo 183 ro | LAT | IMG] Au très distingué M. Christiaen Utenbogard, docteur en médecine, à Utrecht. Très distingué Monsieur, [a][1] En cet an nouveau, je vous souhaite de vivre heureux pour de nombreuses années et réponds sans plus attendre à votre dernière, datée du 1er novembre. Je me réjouis fort que vous vous portiez bien, tout comme moi, loué soit Dieu tout-puissant. L’un des nôtres, le très savant Pierre Le Conte, [2] est ici mort récemment, il était de deux ans mon cadet. Trois autres sont au plus mal, dont l’un est mon aîné, et presque octogénaire, et les deux autres sont plus jeunes que moi ; mais que valent dix ans, ou vingt, ou même trente, pour l’homme qui devra mourir un jour ? [3] serius, ocius, < sors > omnium versatur urna : et tandem illic ibimus omnes, quo pius Æneas, quo Tullus, dives et Ancus : Pulvis et umbra sumus. [1][4] J’ai envoyé votre lettre à M. Lantin. [2][5] Mes fils vous saluent, [6][7] ainsi que font les deux nobles français, avec la très pieuse Magdelaine. [8][9][10] Après bien des retardements et des renvois, M. Fouquet a enfin été jugé : des vingt-deux juges, neuf l’ont condamné à mort et les treize autres à l’exil, avec l’assentiment de tous les honnêtes gens ; [3][11] mais aussitôt que le roi a entendu ce jugement inattendu, [12] en deux heures, il a ordonné la commutation de peine pour culpabilité avérée et a transformé l’exil en emprisonnement à perpétuité ; de sorte que sous trois jours on le mènera, escorté par deux cents cavaliers, à Pignerol, [13] qui est une forteresse française transalpine. [14] Plus une autre fois. Vale, très éminent Monsieur, et aimez-moi. De Paris, le 16e de janvier 1665. Vôtre de tout cœur, Guy Patin. | |||||||||||||
| |||||||||||||
Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr | |||||||||||||
|