L. française reçue 44.  >
De Charles Spon,
le 13 août 1657

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Correspondance complète de Guy Patin et autres écrits, édités par Loïc Capron. – Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2018. – De Charles Spon, le 13 août 1657

Adresse permanente : https://www.biusante.parisdescartes.fr/patin/?do=pg&let=9025

(Consulté le 07/12/2024)

 

De Lyon, ce 13e d’août 1657.

Monsieur, [a][1][2]

Le procès intenté contre notre Collège [3] par le sieur Basset, [4] duquel je vous ai ci-devant écrit, ayant obligé notredit Collège de députer à Paris M. Sauvageon, [5] j’ai cru que vous ne seriez pas marri qu’il vous présente ces lignes, avec les assurances de mes très humbles services, pour vous supplier de le vouloir assister de votre bon conseil et de votre crédit dans cette affaire que nous avons sur les bras contre un étourdi que la présomption et bonne opinion de soi-même, jointes à l’appétit de la vengeance (j’ai failli à dire de vendange, aussi l’aime-t-il passionnément), font agir brutalement contre une Compagnie qui ne l’a pu ni dû flatter comme il prétendait que l’on fît. Ses griefs sont d’avoir été renvoyé pour six mois et du depuis, d’avoir été constitué prisonnier à notre requête. Quant au premier, on l’a traité comme on en a traité plusieurs autres qui en savaient plus que lui ; et les soufflets fréquents qu’il donnait à Priscian, [1][6] l’ignorance du grec, la bassesse de ses pensées, la mauvaise méthode de tout son discours ne permettaient pas qu’on lui fît autre grâce. Quant à l’emprisonnement, qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même, κιχλα χεζει αυτη κακον. [2][7][8] Pourquoi écrivait-il injurieusement contre le Collège ? Cur irritabat crabrones ? [3][9] On ne lui demandait rien, et que ne nous laissait-il en paix ? Voilà où nous en sommes, et si la Cour n’est prévenue par quelques artifices, notre bon droit ne peut manquer d’être conservé à la confusion de notre partie, quoiqu’il ait eu l’effronterie de défier à la dispute toute notre Compagnie par une rodomontade des plus ridicules ; sur quoi il suffirait de lui dire ce que disait Théocrite, [10] υς ποτ’ ’Αθηναιαν εριν ηρισε ; [4] mais le pauvre garçon ne l’entendrait pas car du grec, il n’en casse point. Je vous baise très humblement les mains et demeure, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur.

Spon, D.M.


Rédaction : guido.patin@gmail.com — Édition : info-hist@biusante.parisdescartes.fr
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